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SEINE (1790-1968)
En 1968 le département de la Seine fut supprimé et réparti entre
quatre départements :
Paris (1 commune), Hauts-de-Seine (27 communes),
Seine-Saint-Denis (24 communes) et Val-de-Marne (29 communes).
Le département de la Seine-et-Oise a été remplacé par l'Essonne, les Yvelines, et le Val-d'Oise.
Aperçu des lieux de mémoire de la Seine
« Un grand nombre d'officiers et de militaires français et allemands ont péri
pendant le siège de Paris.
Environ 12088 corps reposent sur le territoire de 65
communes du département de la Seine. Pour honorer dignement leur mémoire, mon
administration a fait ériger une grande crypte où elle a fait déposer les restes
mortels des victimes de la bataille de Champigny et construire des caveaux
surmontés de monuments funéraires dans les cimetières de l'est (Père-Lachaise) et
du sud (Montparnasse), et à Bry-sur-Marne. Un monument commémoratif a aussi
été réédifié au Bourget.
Le Ministère de l'intérieur a arrêté les programmes de tous les travaux. M.
Rivière, architecte voyer de la ville de Paris, en a dressé les projets et dirigé
l'exécution. Ce fonctionnaire dévoué s'est très honorablement acquitté de la
mission que je lui avais confiée.
Architecte distingué, constructeur habile, il a su
donner aux monuments funéraires de la Seine le caractère de simplicité qui leur
convient.
Je me plais ici à rendre hommage aux services que M. Rivière a rendus
à mon Administration.
Les dépenses faites dans ce département ont atteint la somme de 721919 francs 97cent.,
savoir :
Concessions perpétuelles dans les cimetières ... 43222F
Exhumations et transfèrements ... 126935F 65
Entourages de sépultures ... 20747F 40
Indemnités pour occupation temporaire de terrains ... 17118F 60
Caveaux, cryptes et monuments funéraires ... 512421F 52
Terrains achetés en dehors des cimetières ... l474F 80
Sauf à Champigny, à Bry et à Épinay, on a réuni toutes les dépouilles
mortelles dans les cimetières communaux, 12 communes ont accordé des concessions
gratuites. La plupart ont érigé des monuments funéraires sur les tombes.
Les
terrains concédés à perpétuité dans les cimetières ont une étendue de 616m68;
les cimetières spéciaux occupent une surface de 1085 mètres. »
Source : Emile Dehayes de MARCERE : Tombes des militaires morts
pendant la guerre de 70, ministère de l’intérieur, Paris - 1878 ,
ARRONDISSEMENT DE SAINT-DENIS.
Asnières. (Hauts-de-Seine)
— Une concession perpétuelle de 4 mètres superficiels
de terrain pour la sépulture de 18 militaires français dans le
cimetière communal, a été achetée par l'État, qui l'a fait
entourer d'une clôture en fer de 8 mètres.
Aubervilliers
. (Seine-Saint-Denis) — 5 Français et 1 Allemand inhumés dans le fossé du fort d'Aubervilliers
ont été transférés dans le cimetière, où la commune a cédé gratuitement à l'État
2 mètres superficiels de terrain pour chacune des sépultures.
Entourage en fer de 12 mètres.
Bagnolet. (Seine-Saint-denis) — L'État a acheté la concession perpétuelle de
2 mètres superficiels de terrain pour la
sépulture d'un militaire français. Entourage en fer.
Bobigny
. (Seine-Saint-denis) — 12 Français avaient été, pendant la guerre, inhumés dans
des propriétés privées; leurs
restes mortels ont été transférés dans le cimetière communal, où l'État a acheté la concession
perpétuelle de 2 mètres de terrain. Entourage
en fer de 6 mètres.
Les propriétaires ont reçu les indemnités auxquelles ils avaient droit, en vertu de la loi, pour
l'occupation temporaire de leurs terrains.
Bondy. — Les sépultures de 7 militaires français, disséminées dans différents endroits du cimetière,
ont été réunies en une seule, et une concession perpétuelle de 2 mètres a été achetée par l'État,
qui l'a fait entourer d'une clôture. Une pierre tombale a été replacée sur le terrain concédé.
Boulogne
(Hauts-de-Seine)
— Les corps de 11 soldats français, inhumés dans le cimetière communal, reposent dans
une concession perpétuelle de 2 mètres superficiels de terrain, acquise par l'État. Entourage en
fer de 6 mètres.
Les corps de 10 autres soldats tués pendant l'insurrection avaient été inhumés dans le bois de
Boulogne; ils ont été transférés dans le cimetière de Neuilly, par les soins de la municipalité.
Bourget (Le)
(Seine-Saint-denis) — L'armée d'occupation avait élevé dans un
parc, sur la sépulture commune des
soldats français et allemands tués aux combats du Bourget,
un monument commémoratif que
la municipalité fit démolir en 1872.
Ce monument a été reconstruit aux frais de l'État,
dans le cimetière communal,
où le conseil municipal a concédé gratuitement et
à perpétuité un terrain de 59m29.
Les corps des 69 Français et de 64 Allemands, inhumés
au Bourget ont été transférés dans un
caveau établi sous une chapelle funéraire, édifiée
avec le produit de souscriptions
recueillies par un comité privé.
On accède à la chapelle par un escalier de sept
marches, dont trois à
l'extérieur et quatre à l'intérieur.
Au-dessus de la porte en fer forgé est une rosace
en fer, ornée, à son centre, d'une croix
d'honneur découpée.
Dans la partie supérieure on remarque, sculpté
en ronde bosse,
un cartouche ayant à son centre une croix entourée
d'une couronne de chêne et laurier, à laquelle
est suspendue une croix d'honneur, et enfin
un trophée d'armes et de drapeaux.
Les faces de droite
et de gauche portent les noms des morts;
elles sont décorées d'une guirlande de feuillages,
d'un cartouche et de couronnes entrelacées.
Sur la face principale, au-dessus de la porte d'entrée,
autour de la rosace, on a gravé l'inscription :
Honneur et patrie.
On lit, sur les pieds-droits, les noms des bataillons
qui ont pris part aux combats du
Bourget.
A l'intérieur du monument, au-dessus du caveau,
est un autel en marbre blanc, et sur les
murs sont gravés les noms des officiers qui
trouvèrent la mort dans les journées des 28, 29
et 30 octobre 1870.
Bourget (Le)
(Seine-Saint-denis) — Le monument réédifié dans le cimetière du Bourget
remplace un monument analogue, élevé par les
Allemands en l'honneur des soldats de leur armée
tués au combat du 30 octobre 1870.
Il se compose
d'une base en roche
d'Euville, de 0m,50 de hauteur, et d'une pyramide
haute de 3m,25 en pierre de Lorraine, formée
d'assises superposées et surmontée d'une croix
en pierre sculptée.
Sur la face principale sont incrustées trois dalles
en pierre.
Sur l'une des dalles sont
gravés les noms des morts; la seconde
est décorée d'une couronne impériale désignant le
régiment de la garde de l'impératrice
Elisabeth; sur la troisième est sculptée l'aigle
prussienne.
Ces décorations, exactement conformes à celles
qui existaient sur le monument
primitif,
ont été reproduites suivant le désir
exprimé par le gouvernement allemand.
Le monument est entouré d'une barrière en fer forgé.
Clichy (Hauts-de-Seine)
— 7 gardes nationaux des compagnies de marche, tués au combat de Montretout, reposent
au cimetière communal, clans un caveau construitaux frais de la municipalité.
Colombes
(Hauts-de-Seine)
— Les corps de 22 militaires français, inhumés sur divers points du cimetière
communal, reposent dans une seule tombe d'une étendue de 4 mètres superficiels, dont la
concession perpétuelle a été acquise par l'État, qui l'a fait entourer d'une clôture en
fer de 8 mètres.
Courbevoie
(Hauts-de-Seine)
— 30 soldats français et 1 soldat allemand reposent dans le cimetière de
Courbevoie. On a réuni les restes des militaires français dans une concession perpétuelle
de 5 mètres faite gratuitement à l'État. La commune a aussi cédé gratuitement 1 mètre de
terrain pour la sépulture du militaire allemand, et elle a pris à sa charge les frais
d'exhumation. Des grilles en fer ont été placées aux frais du Trésor, autour de chaque sépulture.
La Cour neuve. (Seine-Saint-Denis) — A la suite des combats du Bourget (30 novembre et 21 décembre 1870),
87 soldats français, tués dans les deux rencontres, avaient été inhumés, l'un au cimetière
de la Courneuve et les autres dans un terrain contigu appartenant à un particulier.
Les
restes de ces militaires ont été concentrés dans une parcelle que la commune a incorporée
au cimetière, au moyen d'une indemnité payée par l'État.
La Société de Secours aux blessés de Saint-Denis a fait ériger, sur la sépulture, un monument
funéraire en granit de Belgique et de Cherbourg, formé d'une croix placée sur un piédestal
surhaussé de deux marches.
On lit sur une plaque du piédestal:
A la mémoire des soldats
français tués au combat du Bourget, le 21 décembre 1870.
Et nunc meliorem palriam appelant.
Sur une autre plaque : Monument élevé par leurs compagnons d'armes, les habitants de la commune,
l'Œuvre des prières et des tombes, et le comité sectionnaire de Saint-Denis de la
Société de Secours aux blessés.
Sur deux autres plaques sont gravés les noms des morts
et ceux des régiments auxquels ils appartenaient.
Ce monument rappelle ceux que l'Œuvre des tombes a construits en
Allemagne sur les sépultures de nos prisonniers.
Drancy (Seine-Saint-denis)
— Les corps de 9 soldats français inhumés dans des propriétés particulières
ont été transférés au cimetière et réunis aux restes de 9 autres soldats qui s'y trouvaient
déjà.
L'État a acquis la concession perpétuelle de 4 mètres de terrain pour la sépulture
de 16 Français et une autre de 2 mètres pour celle de 3 militaires allemands.
La commune
a cédé gratuitement 4 mètres pour les tombes de 2 Français qu'on n'a pas déplacées.
Un entourage en fer de 20 mètres clôture le terrain affecté aux sépultures françaises,
et une clôture de 6 mètres entoure la tombe allemande.
Les propriétaires ont été indemnisés pour l'occupation temporaire de leurs terrains.
Dugny. — Concession perpétuelle de 2 mètres superficiels de terrain, acquise par l'État, dans
le cimetière, pour la tombe d'un soldat allemand. Entourage en fer de 6 mètres.
Épinay
(Seine-Saint-denis) — 1 Français inhumé dans le cimetière a été transféré dans un terrain
particulier cédé gratuitement à la commune, au lieu dit La Croix-Saint-Marc, et réuni à
la sépulture de 36 autres soldats tués au combat dont le village d'Épinay fut le théâtre
le 30 novembre 1870.
Une croix en fer s'élevait, en cet endroit, sur un socle en pierre.
Autour de cette croix, la Société de Secours aux blessés de Saint-Denis
a fait disposer, avec le produit d'une
souscription publique, des plaques funéraires portant les noms des victimes, et entre
autres citations, tirées de la Bible, celle-ci :
Ils sont morts laissant à la nation
tout entière un exemple de courage et de dévouement à la patrie.
Derrière ce monument s'élève un tumulus gazonné, qui recouvre les corps des soldats
tombés dans le combat.
Le tout est entouré d'une grille en fer.
Les restes de 2 soldats allemands, inhumés dans une propriété privée, ont été
transférés au cimetière communal, où l'État a acquis la concession perpétuelle de 2 mètres
qu'il a fait entourer d'une clôture.
Le propriétaire a reçu l'indemnité qui lui revenait pour occupation temporaire de son terrain.
Levallois-Perret. — L'État a acquis la concession perpétuelle de 2 mètres superficiels
de terrain pour la sépulture de 3 militaires français tués pendant l'insurrection.
Entourage en fer de 6 mètres.
Les Lilas
(Seine-Saint-denis)
— La commune a concédé gratuitement à l'État la surface de 2 mètres de
terrain pour la sépulture de 4 militaires français.
Entourage en fer placé aux frais du Trésor.
Nanterre
(Hauts-de-Seine)
— Les restes de 5 militaires français reposaient dans l'ancien cimetière
communal : l'un d'eux a été transféré dans un cimetière de Paris et les autres ont
été réinhumés dans le nouveau cimetière de la commune.
L'État a acquis la concession
perpétuelle de 2 mètres, qu'il a fait entourer d'une clôture en fer de 6 mètres. ,
Neuilly. — La commune a concédé gratuitement et à perpétuité, dans le cimetière,
un terrain de 5 mètres où elle a fait construire un caveau dans lequel elle a réuni
les restes de 116 soldats français, morts pendant le siège.
10 autres militaires,
inhumés dans le bois de Boulogne, y ont été transférés par les soins de la municipalité.
Au-dessus du caveau s'élève un monument funéraire.
Sur la pierre tombale, ornée de
couronnes sculptées, on lit l'inscription :
1870-1871. Aux soldats morts sur son
territoire pour la défense de la patrie, la ville
de Neuilly.
L'État a accordé une subvention à la commune pour la
construction de ce monument.
Noisy-le-Sec
(Seine-Saint-denis)
— Concession perpétuelle de 2 mètres
superficiels pour la sépulture
de 5 militaires français. Les insignes ont été replacés
sur la tombe concédée à l'État,
qui l'a fait entourer d'une grille.
Pantin. — La commune a cédé gratuitement à l'État une
surface de 4 mètres de
terrain pour la sépulture de 11 soldats français
inhumés dans le cimetière.
La municipalité a, en outre, fait ériger un monument
funéraire au-dessus d'un caveau
où reposent les restes mortels.
Ce monument a 4m,15 de hauteur; il se compose d'une pyramide
quadrangulaire élevée sur un piédestal, aux angles duquel
sont fixées des bornes en pierre
reliées par des chaînes.
Des couronnes sont
sculptées en relief sur les faces de la pyramide
qui porte, en outre, la dédicace : La ville
de Pantin. aux victimes de la guerre 1870-1871.
Pierrefitte. — Les corps de 2 soldats français et
de 15 soldats allemands avaient été
enterrés dans les champs; on les a transférés au
cimetière communal et réunis aux sépultures
de 2 autres militaires français et d'un militaire
allemand qui s'y trouvaient déjà.
L'État a
acquis deux concessions perpétuelles de 2 mètres
chacune pour les deux sépultures et il les
a fait entourer de clôtures en fer.
Les propriétaires des terrains occupés ont été indemnisés.
Romainville. — L'État a acquis la concession de 4
mètres de terrain pour la sépulture de
4 soldats français, et une autre de 2 mètres pour
celle d'un soldat allemand. Clôture en
fer de 8 mètres autour de la tombe française et de
6 mètres autour de la tombe allemande.
Saint-Denis. — Les restes mortels des militaires
français, tués pendant le siège ou à la
suite des combats livrés autour de Saint-Denis, et
des personnes victimes du bombardement,
au nombre d'environ 400, étaient disséminés dans le
cimetière; la municipalité les a réunis
dans une concession de 40 mètres, faite gratuitement
à l'État. La commune a érigé à ses
frais, sur la nouvelle sépulture, un monument funéraire
formé
d'un tronc de pyramide posé sur un socle, au-dessus
d'un soubassement placé sur un
tumulus gazonné et entouré de bornes reliées par
des chaînes en fer. La face principale
de la pyramide porte en relief une palme entourée
d'une couronne et la dédicace :
La ville de Saint-Denis à ses défenseurs, victimes
du siège 1870-1871. Le socle est orné
de trois plaques où on lit : Mobiles de la Seine,
14e, 15e, 16e bataillons; ligne,
bataillons de marche, 118e, 120e, 187e; marins,
francs-tireurs, garde nationale.
Stains. — 2 soldats français, inhumés dans un
champ, ont été transférés au cimetière,
dans une concession perpétuelle de 2 mètres de
terrain, acquise par l'État. Une autre
concession perpétuelle de 2 mètres a été consacrée
à la sépulture d'un soldat allemand.
Les deux tombes sont entourées de grilles.
Le propriétaire a été indemnisé à raison de
l'occupation temporaire de son terrain.
Une plaque placée dans l'église de Stains par M.
Hippolyte Salle, président du
comité sectionnaire de Saint-Denis de la Société
de Secours aux blessés,
rappelle le souvenir des soldats tués au combat
qui eut lieu dans le village
pendant le second combat du Bourget.
On y lit : Siège de Paris. Armée de Saint-Denis.
— A la mémoire des défenseurs de la patrie
tués au combat de Stains,
le 21 décembre 1870. Au-dessous sont gravés
les noms des gardes mobiles décédés.
Suresnes
(Hauts-de-Seine)
— La commune a cédé gratuitement à
l'État le terrain dans lequel
reposent 13 militaires français et 1 militaire
allemand.
3 mètres ont été affectés à la tombe française
et 1m,39 à la tombe allemande.
Des entourages en feront été placés aux frais
du Trésor.
Villetaneuse. — i soldat français avait été inhumémé
dans un cbamp;
on l'a transféré au cimetière et réuni aux restes
de 3 autres militaires
qui s'y trouvaient déjà, dans une concession de 2 mètres.
Une autre concession de même étendue a été achetée
pour la tombe d'un allemand.
Entourages en fer.
Le propriétaire du terrain occupé a renoncé à
l'indemnité à laquelle il avait droit.
ARRONDISSEMENT DE SCEAUX.
Antony
(Hauts-de-Seine)
— 7 soldats allemands avaient été inhumés
dans le parc
de Sceaux, à la Croix de Berny; l'administration
les a fait
transférer au cimetière d'Antony et réunir à
la sépulture de
42 militaires de la même nationalité.
L'Etat a acquis la concession perpétuelle de
4 mètres de terrain pour celte sépulture,
qu'il a fait entourer d'une clôture en fer de 8 mètres.
Les croix et mausolées qui ornaient les
sépultures primitives
ont été réédifics sur le terrain concédé.
Les propriétaires ont renoncé à l'indemnité qui
leur était due à
raison des tumuli formés sur leurs terrains.
Arcueil. — Les corps de 9 militaires français enterrés
dans les champs et d'environ 100 autres, qui gisaient
dans une carrière, ont été transférés au cimetière
communal et réunis à la sépulture de 3 soldats.
Une concession perpétuelle de 6 mètres a été achetée
aux frais du Trésor. Entourage en fer de 10 mètres.
Les propriétaires des terrains occupés temporairement
ont reçu les indemnités auxquelles ils avaient droit.
Bagneux. — On a transféré dans le cimetière communal
et réuni à la sépulture de 1 Français et de 3 Allemands,
qui s'y trouvaient déjà, les restes mortels de 2 Français
et de 18 Allemands inhumés dans les champs. L'État a
acquis deux concessions distinctes, l'une de 2 mètres
pour la tombe française et l'autre de 4 mètres pour
la tombe allemande, et il les a entourées de grilles.
Les propriétaires ont été indemnisés à raison
de l'occupation temporaire de leurs terrains.
Bonneuil. — Les corps de 15 soldats français
et de 5 allemands, enterrés dans les champs,
ont été transférés dans le cimetière communal,
où l'État a acheté deux concessions perpétuelles
de 2 mètres chacune. La sépulture allemande
est entourée d'une clôture. Sur la tombe
française, la commune a érigé un petit monument funéraire.
Les propriétaires des terrains occupés
temporairement ont renoncé à l'indemnité qui leur revenait.
Bourg-la-Reine
(Hauts-de-Seine)
— Concession perpétuelle de
2 mètres pour 4 militaires allemands, dont 1 avait été enterré dans une propriété
privée. Entourage de 6 mètres.Le propriétaire du terrain occupé a renoncé
à l'indemnité qui lui revenait.
Bry-sur-Marne. — M. Mentienne, maire de Bry,
a cédé gratuitement à l'Etat une parcelle de
terrain de 160 mètres (section D, n° 768),
où l'on a construit, aux frais du Trésor,
deux cryptes destinéesà recevoir les restes
mortels des militaires français et allemands
tués dans les batailles des 30 novembre et 2
décembre 1870. On y a réuni les corps de 202
soldats français, dont 180 inhumés primitivement
sur le territoire de Villiers-sur-Marne
(Seine-et-Oise), dans une propriété particulière
contiguë à l'ancien cimetière, et ceux de 171
allemands inhumés sur le territoire de Bry.
Les propriétaires des terrains occupés
temporairement ont renoncé a l'indemnité légale.
Les cryptes de Bry sont surmontées d'un monument
funéraire. M.
Rivière, architecte
de la ville de Paris,
en a dressé le projet, d'après le programme
ministériel, et dirigé l'exécution. Elles
ont 4m,50 de profondeur, 6m,40 de largeur,
12m,80 de longueur, et sont établies sur un
massif de béton. Les murs sont en meulière
hourdés en mortier de chaux hydraulique; ils
supportent des voûtes également en maçonnerie
recouvertes de chapes en ciment.
Le monument
se compose d'un socle carré en granit de Cherbourg,
haut de 1m,25, sur lequel sont disposés des boulets
en fonte portant une pyramide quadrangulaire,
en granit bleu de Belgique, de 4m25 de hauteur,
surmontée d'une croix en bronze.
La face
principale de la pyramide est ornée d'une palme
et d'une couronne en bronze. On lit sur le socle
la dédicace : A la mémoire des soldats morts
pendant la guerre.
L'entourage est formé par
une grille en fonte du modèle général adopté
par l'administration, posée sur parpaings en pierre
d'Euville.
Autour du monument, et au-dessus des
caveaux, des arbustes verts sont plantés dans
une épaisse couche de terre végétale.
On aperçoit, à droite et à gauche du chemin qui
aboutit à la plaine où a été livrée la bataille
de Champigny,
plusieurs monuments élevés à la mémoire des officiers
et soldats tués le 2 décembre 1870.
Champigny-sur-Marne. — Pour la concentration
des restes mortels des soldats français et
allemands tués
sur le territoire de Champigny (30 novembre et
2 décembre 1870), l'Elat a fait construire une crypte,
autour
d'un monument commémoratif élevé par le
département de la Seine et sur un terrain dont
il a acheté
plusieurs parcelles d'une contenance totale de
925m,75.
Les corps de 1007 soldats français et ceux de
376 militaires allemands, dont 2 officiers,
placés dans des
cercueils, ont été déposés dans des caveaux distincts.
Les propriétaires des terrains occupés temporairement
ont reçu les indemnités auxquelles ils avaient droit.
Le monument se compose d'une stèle en pierre de
Lorraine, haute de 5m,75,
ornée, au sommet, de quatre têtes formant avec des
feuilles d'angle un couronnement complet;
sur les faces sont sculptés un bouclier recouvrant
une palme et des couronnes d'immortelles.
La crypte se compose, à l'intérieur, de trente-trois
caveaux, disposés en bordure, d'une galerie
enveloppante, ayant 2m,20 de profondeur, 2m,60 de
largeur et 3 mètres de hauteur.
La galerie
comprend deux travées perpendiculaires à la route,
longues chacune de 19m,50 et une travée
parallèle, longue de 30m,50, ce qui donne un
développement total de 69m,50.
Au centre de
la longue galerie est établi un petit oratoire, séparé
de la galerie par une grille en fer forgé et
muni d'un autel en pierre. A l'extérieur, en
bordure de
la route, une grande grille en fer, scellée dans
des piliers en pierre, forme la clôture d'un espace
isolant, sur lequel débouchent les deux portes
donnant accès aux galeries intérieures.
Le talus du
terre-plein dans lequel est établie la crypte
est revêtu d'un mur en meulière avec chaînes et piles
en pierre, ouvert de deux baies, dans l'axe des
galeries, et garni de deux escaliers en granit conduisant
au jardin établi au-dessus de la construction et
autour de la colonne.
Au centre du mur est scellée
une plaque commémorative en granit bleu de Belgique,
portant l'inscription suivante : Monument
élevé par l'État à la mémoire des soldats morts
pendant le sièqe de Paris. Bataille de Champigny.
La crypte est établie sur une couche générale de
béton de 0,80m de hauteur.
Les murs des caveaux
sont en meulière. Des colonnes et arcs doubleaux
en pierre dure d'Euville soutiennent des
voûtes disposées en arêtes.
L'entre-colonnement
est rempli par des massifs de meulière enduits
en ciment, sur lesquels sont appliquées
des plaques commémoratives en marbre portant
les noms et les numéros des divers
corps engagés.
Ces plaques sont disposées pour
recevoir les ornements et insignes qu'il conviendra
aux familles ou aux régiments d'y placer.
Les portes de la crypte, surmontées d'un fronton
plat, sont ornées de la devise : Honneur et patrie,
et décorées d'une croix de la Légion d'honneur.
Le projet de
cette crypte a été dressé par M. Rivière,
suivant les données tracées par mon administration;
il fait honneur au talent de cet architecte.
MM. Lepoutre et Héricourt, entrepreneurs, ont été
chargés des travaux; ils les ont exécutés avec
beaucoup de soin et d'intelligence; le Ministère
de l'intérieur n'a eu que des éloges à leur adresser.
Charenton-le-Pont. — Les restes de 3 militaires
français et d'un militaireallcmand ont été déposés,
par les soins de la municipalité, dans une
partie de l'ossuaire du cimetière de cette commune.
Châtenay
(Hauts-de-Seine)
— Concession perpétuelle de 23 mètres
de terrain, achetée par l'État dans le cimetière
communal, pour les sépultures de 20 militaires
allemands qu'on n'a pas déplacées.
Châtillon
(Hauts-de-Seine)
— 37 soldats français et 47 militaires
allemands avaient été inhumés dans les champs;
l'administration les a fait transférer dans le
cimetière communal où se trouvait déjà la tombe
de 3 Français.
L'État a acquis la concession
perpétuelle de 12 mètres de terrain, dont 6 mètres
pour les Français et 6 mètres pour la sépulture
allemande. Un entourage en fer protège chaque tombe
(10 mètres).
Les propriétaires des terrains occupés ont été
indemnisés.
Chevilly. — Les corps de 124 soldats français et
de 93 soldats allemands gisaient dans diverses
propriétés privées; on les a réunis au cimetière
communal, où l'État a acheté deux concessions
perpétuelles de terrain de 6 mètres chacune pour
la sépulture française et pour la sépulture
allemande. Une clôture en fer entoure les deux
concessions.
Les indemnités pour l'occupation temporaire des
terrains ont été allouées aux propriétaires intéressés.
Choisy-le-roi. — Il existait, dans le cimetière
communal, les sépultures de 2 militaires
français et
de 10 soldats allemands; 6 autres militaires
allemands avaient été enterrés dans des propriétés
privées.
Les restes mortels de ces militaires
ont été réunis dans deux concessions
distinctes achetées par l'État, l'une de 2 mètres
pour la tombe française,
et l'autre de 3 mètres pour la tombe allemande.
Entourage en fer.
Les propriétaires des terrains occupés temporairement
ont été indemnisés.
La demande de l'un d'eux ayant paru exagérée, on
a dû la soumettre au jury,
conformément à la loi du 4 avril; les offres de
l'administration ont été jugées suffisantes.
Clamart
(Hauts-de-Seine)
— 193 soldats français et 34 soldats
allemands, enterrés dans les champs, ont été
transférés au cimetière et réunis dans deux
sépultures distinctes, l'une de 20 mètres (Français)
et l'autre de 2 mètres (Allemands) dont l'Etat
a acheté la concession perpétuelle. Clôtures
autour des deux tombes.
Les propriétaires des terrains occupés ont reçu
les indemnités auxquelles ils avaient droit.
Créteil. — On a transféré au cimetière, où se
trouvaient déjà les restes de 84 militaires
allemands, les corps de français et de 111
allemands, inhumés dans des propriétés privées.
L'Etat a consacré aux deux tombes définitives
des concessions perpétuelles et distinctes de
6 mètres chacune, qu'il a fait entourer d'une
clôture en fer.
Les propriétaires ont été indemnisés à raison
de l'occupation temporaire de leurs terrains.
Un seul a repoussé les offres de l'administration,
mais le jury cantonal a réduit l'allocation
de 25,000 francs à 3,000 francs, chiffre
offert par l'État.
Fontenay-aux-Roses
(Hauts-de-Seine)
— 8 soldats français,
enterrés dans des parcelles où le génie
militaire a construit la redoute de Châtillon,
ont été transférés au cimetière de Fontenay
et réunis à 3 autres qui s'y trouvaient déjà,
dans un terrain de 6 mètres, dont la
concession perpétuelle a été achetée aux frais
du Trésor.
Un seul propriétaire a réclamé l'indemnité
qui lui revenait à raison de l'occupation
temporaire de son terrain; les autres y ont renoncé.
Fontenay-sous-Bois. — Les restes mortels de 2
militaires français, inhumés dans un champ, ont
été transférés au cimetière communal et réunis
à ceux de 6 autres militaires qui s'y trouvaient
déjà, 1 militaire allemand a aussi été exhumé et
réinhumé dans le cimetière. L'État a acquis deux
concessions perpétuelles de 2 mètres chacune et
les a entourées de clôtures en fer.
Le propriétaire du terrain occupé a renoncé à
l'indemnité à laquelle il pouvait prétendre.
Fresnes. — Concession perpétuelle de 4 mètres
de terrain acquise par l'État dans le nouveau
cimetière, pour la sépulture de 3 militaires
allemands, qu'on avait inhumés dans l'ancien.
Entourage en fer.
Gentilly. — Les corps de 8 militaires français,
dont 4 tués pendant l'insurrection, ont été réunis
au cimetière communal dans
une tombe occupant une surface de 2 mètres, dont
l'État a acheté la concession perpétuelle, qu'il
a fait clôturer.
Ivry-sur-Seine. — Concession perpétuelle de 2
mètres superficiels de terrain acquise par l'Etat
dans le cimetière communal, pour 6 militaires
français qu'on avait inhumés en dehors. Clôture en fer.
Joinville-le-Pont. — 1 soldat français et 4
militaires allemands ont été inhumés pendant la
guerre dans le cimetière communal. Le Ministère de
l'intérieur a fait réunir les restes des soldats
allemands dans une concession perpétuelle de 2
mètres de terrain acquise par l'Etat, et la
sépulture du soldat français a été maintenue
dans une autre concession de 2 mètres. Grille
autour des deux tombes.
L'Hay. — On a réuni dans deux concessions
perpétuelles, l'une de 10 mètres (tombe française)
et l'autre de 4 mètres (tombe allemande), les corps
de 178 soldats français et allemands inhumés
dans les champs sans dislinction de nationalité.
L'Etat a indemnisé les propriétaires des terrains
occupés temporairement.
Le 35e régiment de ligne a fait élever, dans
cette commune, sur un terrain offert gratuitement
par le propriétaire, le long du chemin vicinal
de Vitry, un monument commémoratif du combat
de Chevilly (30 septembre 1870), haut de 3m68,
formé d'une colonne portant une urne funéraire
et placée sur un piédestal.
Trois faces de ce
monument sont ornées de plaques en marbre noir,
sur lesquelles sont gravées, en lettres rouges,
les inscriptions suivantes:
Les officiers, sous-officiers et soldats du 35e
régiment de ligne à la mémoire de leurs camarades
tombés sous le feu de l'ennemi. — Combat de Chevilly,
30 septembre 1870 ; — siège de Paris, 1870-1871.
Le monument est entouré d'une grille en fer.
Le conseil général de la Seine a fait ériger, rue
Bronzac, sur un terrain cédé gratuitement, un
autre monument, commémoratif de la bataille de
l'Hay (29 décembre 1870).
Ce monument a la forme
d'un grand sarcophage, placé au-dessus d'un socle
sur lequel on lit : Paris à ses défenseurs :
bataille de l'Hay, 29 novembre 1870.
Maisons-Alfort. — 240 soldats français et 5
allemands, inhumés en dedans et eu dehors du
cimetière, ont été transférés au cimetière :
les premiers, dans une concession perpétuelle
de 20 mètres, el les autres, dans une seconde
concession de 2 mètres.
Clôtures en fer autour
des tombes.
Le propriétaire du terrain occupé a renoncé à
l'indemnité à laquelle il avait droit.
Montreuil-sous-Boîs. — Les restes mortels de 6
soldats français reposent dans une
concession perpétuelle de 2 mètres superficiels
aux frais de l'État, qui l'a fait
entourer d'une clôture en fer.
Montrouge
(Hauts-de-Seine)
— Le corps d'un soldat français avait
été enterré dans une propriété privée;
l'administration l'a fait transférer au cimetière
de la commune et réunir à ceux de
8 autres soldats, qui s'y trouvaient déjà.
La
municipalité a cédé gratuitement et
à perpétuité à l'Etat une surface de 2 mètres.
Le propriétaire a renoncé à toute indemnité pour
l'occupation temporaire de son terrain.
Nogent-sur-Marne. — 6 militaires français, inhumés
dans les champs et dans l'ancien
cimetière, où se trouvaient déjà les corps de
9 autres militaires, ont été
transférés au nouveau, où la commune a concédé
perpétuellement à l'État, à
titre gratuit, un terrain d'une surface de 2
mètres.
Une pierre tombale
recouvre la sépulture définitive.
Les propriétaires ont été indemnisés à raison
de l'occupation temporaire
de leurs terrains.
Orly. — Concession gratuite et perpétuelle de 2
mètres de terrain, faite
dans le cimetière communal, à la famille d'un
garde national fusillé par
des soldats allemands.
vUn monument funéraire orne
celte sépulture.
Une autre concession perpétuelle de 3 mètres
a été achetée par l'État pour
la concentration des restes de 23 militaires
allemands.
Entourage en fer de 7 mètres linéaires.
Le Plessis-Piquet
(Hauts-de-Seine)
— L'État a acheté deux concessions
perpétuelles :
l'une de 2 mètres, pour 8 Français, et l'autre
de 4 mètres, pour
40 militaires allemands.
Les uns et les autres
avaient été inhumés
dans une propriété particulière.
Clôture en fer
autour de chaque tombe.
Le propriétaire du terrain occupé temporairement
a élé indemnisé.
Rosny-sous-Bois. — Deux concessions perpétuelles
de terrain de 2 mètres, l'une pour 10 soldats
français et l'autre pour un soldat allemand.
Sur la tombe allemande on a érigé une croix en
pierre, avec inscription.
Des clôtures en fer entourent les sépultures.
Rungis. — Les familles de 4 officiers allemands,
inhumés dans le
cimetière communal, ont acheté la concession
perpétuelle du terrain
occupé par les sépultures.
Saint-Mandé. — Les restes mortels de 530 militaires
français et de 4 allemands
ont été réunis dans deux concessions achetées par
l'État, l'une de
15 mètres (tombe française), et l'autre de 2
mètres (tombe allemande).
Entourages en fer.
1 officier français a été
transféré dans le cimetière
de Vincennes.
Saint-Maur. — Concession perpétuelle de 7 mètres de
terrain acquise par
l'État, pour la sépulture définitive de 30 soldats
français et de 15
soldats allemands.
La tombe allemande occupe une surface de 2 mètres et
le caveau où reposent les Français a 5 mètres
superficiels.
La commune a fait ériger sur le caveau un monument
funéraire de 3m,50
de hauteur, formé d'un tronc de pyramide surmonté
d'un globe et porté
par un piédestal surhaussé de trois marches.
On lit sur le fût de la pyramide : A la mémoire
des soldats français
tuès pendant le siège de Paris; et sur le piédestal
: Honneur et patrie.
Saint-Maurice. — 17 soldats français, tués à
la bataille de Champigny.
sont inhumés dans un terrain appartenant à
l'Etat, sur le plateau de
Gravelle.
Un monument funéraire a été élevé, au moyen de
souscriptions
particulières, au-dessus du tumulus où ils reposent.
Il se compose
d'une pyramide assise sur un socle et surmontée
d'une croix latine.
Le tumulus est entouré de chaînes en fer.
Sceaux. — Les corps de 12 soldats français et
18 allemands ont
été concentrés dans deux sépultures distinctes,
l'une de 3 mètres
et l'autre de 4 mètres, dont l'Etat a acquis
la concession perpétuelle.
Les croix, pierres funéraires et autres insignes
qui existaient sur
quatre sépultures allemandes ont été replacés
sur la tombe définitive.
Thiais. — On a transféré au cimetière, où l'État
a acquis deux
concessions perpétuelles de 2 mètres chacune,
les restes de 40
soldats français et de 28 militaires allemands
inhumés dans les champs.
Entourages en fer.
Les propriétaires des terrains occupés temporairement
ont été indemnisés
Vanves. — Concession de 5 mètres pour la sépulture de
67 militaires
français, enterrés en dedans et en dehors du cimetière
communal.
Entourage en fer de 9 mètres.
Villejuif. — Les restes mortels de 212 soldats
français et de 3
soldats allemands tués pendant la guerre avaient
été inhumés dans
diverses propriétés privées;
l'administration les a fait
transférer au cimetière communal et réunir dans
un caveau, construit,
aux frais du Trésor, sur un emplacement de 10
mètres dont
l'État a acheté la concession perpétuelle.
Il a également
acquis une concession spéciale de 2 mètres
pour la sépulture
de 19 officiers français.
Entourage en fer de
10m 20.
Les propriétaires ont reçu les indemnités
auxquelles ils avaient droit.
Vincennes. — 1 officier français, inhumé au cimetière
de Saint-Mandé,
a été transféré dans le cimetière de Vincennes, où
l'État a acheté
la concession perpétuelle d'un terrain de 2 mètres sur
lequel il
a fait réédifier le petit monument funéraire élevé sur
l'ancienne tomhe.
Vitry. — Les corps de 71 Français et Allemands,
inhumés, sans distinction de nationalité,
dans des propriétés privées et au cimetière de
la commune, ont été réunis dans une
concession perpétuelle commune de 6 mètres que
l'Etat a achetée et fait entourer d'une
clôture en fer.
Les propriétaires des terrains occupés temporairement
ont été indemnisés.
VILLE DE PARIS.
L'État a fait réunir les dépouilles mortelles
de 189 gardes nationaux, tués à Buzenval,
dans un caveau construit sous un
monument
funéraire élevé à leur mémoire dans le cimetière
de l'Est (Père-Lachaise), avec le produit d'une
souscription.
Le conseil municipal de
Paris a concédé gratuitement le terrain à
perpétuité.
Les sépultures de 4413 militaires français inhumés,
pendant le siège, dans le cimetière
des hôpitaux n'ont pas été déplacées.
Par délibération approuvée le 28 août 1877, le
conseil municipal de Paris a concédé à l'État
un terrain de 144 mètres superficiels dans le
cimetière de l'Est et un autre de 40 mètres
dans le cimetière du Sud (Montparnasse).
Deux grands caveaux surmontés de monuments
funéraires
ont été construits, aux frais du Trésor, pour la
réunion des dépouilles mortelles des
militaires inhumés sur la rive droite et sur la
rive gauche de la Seine, au nombre de 2133.
Monument du Père-Lachaise
. — Le monument construit
au cimetière de l'Est (Père-Lachaise)
est situé sur un
terrain formant un carré de 12 mètres
de côté; le sol est, dans cet endroit du cimetière,
composé de remblais formés de détritus
divers et accumulés sur un fond de glaise.
Ce fond se trouve à 39 mètres de profondeur.
Pour assurer la solidité de la construction, on a
creusé aux quatre angles du terrain des
puits d'une profondeur de 40 mètres, dans laquelle
on a coulé une masse de béton de 28
mètres d'épaisseur.
A 14 mètres en contre-bas du niveau du sol extérieur,
on a établi sur
toute la surface du terrain un plateau en bois de
chêne fixé sur des poteaux enfoncés en
pilotis dans la masse des remblais; sur la
plate-forme, on a piloné une couche de 2 mètres
d'un béton en mortier de chaux hydraulique.
C'est sur cette base que reposent et une pile
centrale, destinée à supporter le monument
extérieur, et la maçonnerie qui constitue les
caveaux destinés à recevoir les corps.
Les murs
de ces caveaux, en meulière, d'une épaisseur de
85 centimètres à la base, sont maintenus par 12
chaînes en pierre montées dans les angles et
au milieu de chaque travée et reliés à la pile
centrale qu'elles contre-boutent au moyen de
32 arcs en briques; la profondeur libre des caveaux
est de 12 mètres.
Enfin, des chaînes en fer plat,placées dans
l'épaisseur de la maçonnerie,
relient ensemble les diverses parties et en
maintiennent, dans tous les sens, les efforts et
l'écartement.
Une rangée de pierres en parpaings arase la
construction à la hauteur de la
naissance des voûtes.
Sur la pile centrale s'élève le monument proprement
dit.
Il se compose d'un socle carré, élevé
sur deux marches en granit de Cherbourg et sur
une base en pierre de Belgique.
Au-dessus de
la base, un dé, haut de 1m,75, porte au centre,
au-dessous d'une grande guirlande, une plaque
en marbre noir, sur laquelle on lit l'inscription :
Monument élève par l'Etat à la mémoire
des soldats morts pendant le siège de Paris
1870-1871.
Sur la face opposée, on a gravé : Tombes
militaires ; Loi du 4 avril 1873.
Tout autour un encadrement mouluré et orné
d'entrelacs et d'oves; aux angles, des pilastres
portant,
à la partie inférieure, des couronnes d'immortelles,
et sur le fût des palmes en saillie.
Le couronnement est formé d'une frise, avec
triglyphes et métopes, surmontée d'un corps de
moulures appropriées.
Entre les pilastres, les sommets des angles du
dé sont abattus de manière à former des pans coupés
destinés à recevoir quatre statues en fonte,
M. Schrœder a sculpté deux de ces statues; l'une
représente un soldat de ligne et l'autre un
marin.
M. Lefèvre a sculpté les deux autres : un
mobile et un artilleur.
Celte partie du monument est construite en
pierre de Soignies, dit granit belge.
Au-dessus s'élève
une pyramide à base carrée en pierre d'Euville,
terminée en pointe de diamant.
La base est flanquée
de quatre trophées formés chacun d'une pile de
quatre boulets en bronze avec flammes et décorée,
en outre, d'un large tore lauré.
Le monument, dont la hauteur totale au-dessus
du sol est de 6m,50, est entouré d'une grille en
fer forgé, scellée dans des parpaings en roche
dure, à 0m,25 au-dessus du niveau du sol.
Monument de Montparnasse
. — Le monument érigé au
cimetière du Sud (Montparnasse) est établi sur
un terrain d'une forme
rectangulaire de 7m,40 sur 6m,62.
Les caveaux sont construits en maçonnerie de
moellons de roche appareillés.
Les murs d'enveloppe
ont une épaisseur de 85 centimètres à la base,
et ils sont maintenus aux quatre angles par
de fortes
chaînes en pierre dure; au centre se trouve
une pile
destinée à recevoir la charge du monument
funéraire.
Sous le terrain passait une galerie des
anciennes catacombes, ce qui a obligé l'architecte
à descendre les fondations de l'ouvrage
jusque sur le sol de cette galerie, à une
profondeur de 18 mètres.
La pile centrale, d'une
hauteur de 12 mètres, a été reliée aux murs
latéraux par quatre rangées superposées de quatre
arcs en briques sur sommiers en pierre, qui la
maintiennent et la contre-butent.
La profondeur
libre des caveaux ainsi constitués est de 10m,25,
sur une largeur intérieure de 2m,75.
Au-dessus s'élève le monument funéraire, composé
d'un socle qui porte une haute pyramide à base
quadrangulaire surmontée d'une croix en
bronze.
Le socle est formé : d'une base posée sur deux
marches de granit de Cherbourg; d'un dé orné tout
autour de moulures d'encadrement; d'une frise
décorée de triglyphes, de métopes et d'ornements
militaires; et enfin, de tympans triangulaires.
Celui de la face principale présente, au milieu,
une croix de la Légion d'honneur émergeant d'une
couronne et de branches de chêne et de laurier.
On y lit : Aux vaillants soldats qui se sont
dévoués jusqu'à la mort pour leur patrie.
Honneur à leur mémoire.
Sur la face opposée, on a gravé :
Tombes militaires; loi du 4 avril 1873.
Sur chacune des faces latérales, au niveau des
inscriptions, des couronnes de chêne et de laurier
entrelacés sont sculptées en saillie.
Tout le socle est construit en pierre de Soignies,
dite granit bleu de Belgique.
Au-dessus s'élève la
base propre de la pyramide en pierre gris-rosé
des carrières de Sampan (Jura), et formée d'un
large filet et de deux principaux corps
de moulures.
Le fût de la pyramide en pierre jaune-rouge des
mêmes carrières de Sampan est placé sur quatre
rangées de cinq boulets en fonte de fer,
interposés
et placés sur les rives autour d'un boulet
central avec lequel ils sont tous reliés.
Le fût est orné, dans sa partie inférieure, d'une
couronne d'immortelles, et au-dessus, d'une longue
palme; ces deux ornements sont en bronze
et appliqués sur la pierre.
Vers le sommet, une étoile est sculptée dans un
cartouche, et la
pyramide est dégagée par trois filets échancrés.
La croix est fixée, au sommet, à l'aide de
palmettes en bronze enveloppant la pointe de la
pierre.
Dans son ensemble, depuis le sol
jusqu'au sommet de la croix, le monument a une
hauteur totale de 9m,60.
Il est entouré d'une
grille en fer forgé, scellée dans des parpaings
en roche de Lorraine.
M. Rivière est l'auteur des deux monuments.
Les entrepreneurs sont MM. Lepoutre et
Héricourt.
Source : Emile Dehayes de MARCERE : Tombes des militaires morts pendant la guerre de 70, ministère de l’intérieur, Paris - 1878