de la seconde armée de la Loire
Combat de Lorges et Beaumont
8 décembre 1870
Sources : d'Aurelle, Chanzy, Du Casse, Grenest, Lambert, Rousset
Combats sur Villermain, Poisly et Lorges :
(Lambert_177) (Chanzy_123r_132)( rousset_258)
Au point du jour, la bataille s'engage sur la gauche. |
|
Lorges |
Mézières |
Pendant que ce combat se livre sur la gauche, les deux divisions bavaroises, qui forment le centre des lignes allemandes, luttent contre le 17e corps.
Combats sur Cravant,
Cernay et Beaumont :
Dès le matin, de bonne heure, le général Von der Tann
a enlevé
les villages de Cravant
, de Beaumont et du
Mée, qui n'étaient gardés que par des avant-postes. |
Combats sur Villorceau et Beaumont :
(Chanzy_125r_134) ( rousset_259)
Pendant ce temps, la 1e division du 17e corps
(général Roquebrune)
essaye de déborder la gauche des Bavarois
.
Elle s'avance de
Villorceau sur
Beaumont, au-delà de la route
de Cravant-Beaugency.
L'amiral Jauréguiberry soutient ce mouvement en portant la
1ere division du 16e corps
(général Deplanque) sur le village
du Mée
qui est bientôt contrôlé.
Une lutte intense s'engage autour de
Beaumont. Le village est pris et
repris plus de cinq fois.
Néanmoins, les
Bavarois, dont la ligne de bataille se trouve ainsi dans une
direction presque perpendiculaire au front de leur armée, commencent à retirer
les troupes engagées du côté de
Cernay.
Ils concentrent leurs efforts dans la défense de
Cravant qui brûle.
Le combat continue de cette façon jusqu'à la nuit.
Les français restent maîtres de la plupart de leurs positions, et, sur
la route même de Cravant-Beaugency
, les avant-postes occupent le village du
Mée.
Les avant-postes bavarois
se trouvent à Cravant.
(Lambert_178)
Troupes françaises |
Troupes prussiennes |
1e division (17e corps) général
Roquebrune |
1e corps bavarois, général Von der Thann |
Bilan : Prise du village du Mée et occupation de Beaumont |
Bilan : Retrait de Cernay sur Cravant |
Combats sur Messas, Vernon et Beaugency :
(Chanzy_127r_137) ( rousset_261) (gfa2_628)
La XVIIe division d'infanterie prussienne réitère, dès
le matin, ses attaques de la veille sur Beaugency.
L'amiral Jauréguiberry a porté la division
Deplanque au soutien
du général Roquebrune, dans la direction du
Mée.
Messas ne reste gardé que par un bataillon.
L'avant-garde des Prussiens, composée, comme la veille, des
76e
et 90e régiments d'infanterie, repousse d'abord les avant-postes de la
colonne
Camô et enlève le village de
Messas, pour se porter ensuite,
par la route de Cravant, sur Beaugency.
La brigade de réserve s'avance en même temps sur cette ville en suivant la ligne
du chemin de fer et la grand'route.
Le général Camô occupe, au nord-est de
Beaugency, le petit village de
Vernon.
Cette position était très bonne et les prussiens, pour l'atteindre, avaient
à traverser un ravin, assez profond.
Des ordres émanés de Tours prescrivent au général
Camô un mouvement
en arrière.
Le général Camô ordonne à ses troupes d'évacuer
Vernon, et ne
laissant qu'une partie de sa colonne à
Beaugency ; il reporte le reste
en arrière jusqu'à Tavers
, sur la route de Mer.
La division Deplanque, dont la présence est indispensable au centre,
ne peut venir soutenir la colonne du général Camô. (Lambert_179_180)
Affrontements du 8 décembre 1870
Vers 21h, à la faveur de l'obscurité, deux bataillons de la
XVIIe division d'infanterie
pénétrent dans Beaugency.
Une grande panique se répand dans la ville.
Les troupes que le général Camô
avait laissées en arrière pour garder cette position, se retirent dans le plus
grand désordre dans la direction de Mer, et les
Prussiens se trouvent
définitivement maîtres de Beaugency.
Presqu'à la même heure, les avant-postes de la division Roquebrune se
laissent malheureusement enlever, également par surprise, le petit village de
Mée , que les Bavarois
occupent immédiatement en forces.
Les Prussiens se trouvent ainsi en possession de toute la route de
Beaugency
à Cravant et au-delà jusqu'à Binas.
Les Français réoccupent en fin de journée le village
de Cernay. (Lambert_180_182)
Positions occupées par les troupes le 8 au soir :
Sur la gauche, le 21e corps occupe les mêmes emplacements que la veille
: à l'Est de la forêt de Marchenoir, depuis
Autainville et
Saint-Laurent-des-Bois
jusqu'à Lorges.
Au centre, le 17e corps s'étend depuis
Lorges, par Ourcelles,
jusqu'à Villorceau.
La droite occupe une ligne oblique de Villorceau à
Tavers ; après
le repli de la colonne
Camô, la défense de ce côté repose sur sur la division
Deplanque.
La ligne allemande, presque parallèle, suit la route de
Binas à
Beaugency.
La journée a été très sanglante. Les pertes sont considérables
des deux côtés.
Le corps bavarois, surtout, a beaucoup souffert.
Dès le 7 au soir, le prince Frédéric-Charles, conscient de sa méprise
sur les forces françaises, avait donné l'ordre au général
Voigts-Retz
de se porter au secours du grand-duc de Mecklembourg.
Le Xe corps quitte Orléans
le 8 au matin, et arrive dans la
journée à Meung ; il ne fut donc pas engagé, le 8.
(Lambert_181_182)
Le général Chanzy donne les instructions à
ses troupes pour la journée du 9 décembre.
(Instructions du
8 décembre 1870) (Chanzy_133r_143)
La Délégation quitte Tours et va s'installer à
Bordeaux, afin de n'être
plus à la merci d'un coup de main de l'ennemi.
Le grand quartier général allemand investit le prince
Frédéric-Charles
du commandement supérieur de toutes les troupes sur la Loire.
( rousset_263)
Dispositions prises par le prince Frédéric-Charles :
Le prince Frédéric-Charles , en apprenant, dans la nuit du 8 au 9, les
détails du combat de la journée, prit immédiatement des mesures pour réunir
toutes ses forces contre le général Chanzy.
Le IIIe corps, qui se trouvait à
Gien depuis la veille, fut rappelé
sur Orléans, pour être porté ensuite sur
Beaugency.
Le Xe corps, parti dès le matin, se trouve le 8 au soir à
Meung,
à la disposition du grand-duc de Mecklembourg.
Le grand-duc de Mecklembourg
reçoit l'ordre de renvoyer à Orléans,
le 1e corps bavarois du général Von der Tann.
Ce corps ayant énormément
souffert des derniers combats devait prendre du repos.
Les XVIIe et XXIIe divisions d'infanterie devaient rester sous
les ordres du grand-duc de Mecklembourg
, et former désormais le XIIIe
corps d'armée.
Le IXe corps, descendant la rive gauche de la Loire, et se trouvant le
8 au soir, à Saint-Laurent-des-Eaux, reçoit l'ordre de hâter son mouvement
sur Blois, afin de passer, si possible, le fleuve sur ce point et de
prendre à revers la droite des lignes françaises.
Tous ces ordres sont expédiés dans la nuit même, et les mouvements prescrits
doivent s'effectuer dès le 9 au matin.
(Lambert_184_185)