HISTORIQUE
DU
66e RÉGIMENT DE GARDES MOBILES
( MAYENNE )


Historique Officiers du 3e bataillon Tués et blessés

A consulter :

Les vitraux de l'église de Champéon en Mayenne

Le 66e mobiles à la bataille de Loigny : Extraits de "Le 66e mobile à Loigny"

Régiment nommé sur le monument de Azé dans le Loir-et-Cher

 

1e Bataillon, - arrondissement de Château-Gontier.
2e Bataillon, - arrondissement de Laval.
3e Bataillon, - arrondissement de Mayenne.

Auteur : M. Bezier.

Convoqués dans les chefs-lieux d'arrondissement du département, les gardes nationaux mobiles de la Mayenne s'y réunirent, à la date du 15 août 1870.
Par décret du 18 septembre, le département de la Mayenne fut appelé à former le 66e régiment de garde mobile, qui fut constitué à trois bataillons avec un effectif de 1200 hommes chacun, sous le commandement de M. le lieutenant-colonel Brunet de la Charie.
Le 30 septembre, le régiment reçoit l'ordre d'aller occuper la limite Est du département, depuis le Horps jusqu'à Daon, et, le 10 octobre, il était réuni en entier au Mans, pour y recevoir son armement, et était en même temps placé dans la 2e brigade de la 2e division d'infanterie du 16e corps de l'armée de la Loire.

Octobre.
Le 18 octobre, départ par chemin de fer pour Tours, et le 20 pour Vendôme.
Le 22, occupation par le corps des hauteurs de Bel-Air, en avant de cette ville, le 3e bataillon détaché dans la forêt de Fréteval.
28 - Marche de Vendôme à Oucques; campement.
29 - Marche d'Oucques à Roches (ferme de Mauvinet), où le camp est établi.
31 - Marche de Roches à Maves (ferme de Viltroche); campement.


Novembre.
3 - Campement de Pontijou (Loir-et-Cher).
8 - Marche de Pontijou à Villermain.
9 - Bataille de Coulmiers, à laquelle assiste le régiment sans être engagé ; quelques hommes sont atteints dans le 3e bataillon; le soir, campement en avant d'Epieds.
10 - Marche d'Epieds à Champs.
11 - Marche de Champs à Saint-Péravy-la-Colombe.
18 - Marche de Saint-Péravy-la-Colombe à Bucy-Saint-Liphard. -Campement dans les bois.
24 - Marche de Bucy-Saint-Liphard à Huisseau-sur-Mauve, où le régiment est cantonné.
30 - Après avoir pris et occupé tout le jour ses positions de combat, le corps revient camper dans les bois de Bucy-Saint-Liphard.

Décembre.
1 - Marche de Bucy-Saint-Liphard à Terminiers.
2 - Bataille de Villepion ; le régiment éprouve des pertes sensibles; le 3e bataillon, sous le commandement de M. le capitaine Servinière, défend énergiquement, pendant plusieurs heures, le village de Loigny, attaqué par des forces supérieures.
M. l'adjudant-major de Vaujuas, ralliant des groupes épars de gardes mobiles de son bataillon, les maintient toute la journée sous le feu de l'ennemi, pour protéger une batterie française.
Le corps d'officiers est particulièrement éprouvé: M. le capitaine Salmon tué; MM. les capitaines Du Bourg et Cartier blessés et faits prisonniers; M. le lieutenant Pollet blessé et fait prisonnier, ainsi que M. le lieutenant Guinoiseau; MM. les lieutenants Velay et Pécher blessés; MM. les sous-lieutenants Courte de la Goupillère et de Baglion blessés, le dernier fait prisonnier ; M. l'aide major Lamain fait prisonnier, ainsi que MM. les aumôniers Patry et Bâtard.
MM. Cartier et Follet, bien que blessés, parvinrent à s'échapper de Chartrel, où ils avaient été évacués, et rejoignirent leur corps.
Le soir, le régiment occupait le village de Faverolles avec la division; il en sortait à deux heures du matin, pour aller bivouaquer à Gomiers.
3 - Retraite, par bataillons en échelons, de Gomiers à Brécy; en passant à la ferme de Lancorne, des obus sont lancés sur la division par l'artillerie prussienne, dissimulée derrière un repli de terrain.
4 - Au point du jour le village de Brécy est attaqué par l'ennemi et défendu par le régiment, auquel l'artillerie fait subir des pertes sérieuses. Devant des forces supérieures il est obligé de battre en retraite; quelques compagnies se jettent, sous une pluie de balles, dans les tranchées de Bouley, où M. le lieutenant Rabeau-Laumaillé, du 1e bataillon, est blessé et fait prisonnier ; le reste du régiment se retirait par les Barres sur Orléans, où il recevait l'ordre d'aller occuper les tranchées.
En se rendant à son poste avec le 2e bataillon, M. le sous-lieutenant Camille Humeau fut blessé dans le faubourg Basnier et fait prisonnier dans Orléans. A onze heures et demie, ordre était donné de traverser la Loire, le régiment s'engageait sur la route d'Olivet, mais, haché par les convois, l'artillerie et la cavalerie, il était dispersé; les hommes, fatigués par trois journées de marche et de combats, suivaient avec peine le mouvement de retraite; un certain nombre furent pris; parmi les prisonniers se trouvèrent MM. de Chamisso, commandant du 3e bataillon, resté malade à Orléans, et M. Rambur, lieutenant au 1e bataillon, ainsi que M. l'abbé Patry, resté pour secourir nos prisonniers et nos blessés.
Le 9 seulement, le régiment se trouvait réuni à Saint-Gervais, village situé près du faubourg de Vienne, un des quartiers de la ville de Blois.
10 - Dans la nuit du 9, par suite de la prise de Chambord par l'ennemi, le régiment dut se retirer sur la route d'Amboise à Chaillet; il fut placé sous le commandement du général Desmaisons, commandant la 1e brigade de la 2e division d'infanterie du 16e corps, et vint jusqu'à Amboise.
11 - Marche d'Amboise à Tours et de Tours à Montlouis.
12 - Marche de Montlouis à Vernon.
13 - Marche de Vernon à Châteaurenault.
14 - Marche de Châteaurenault à Ambloy, où le régiment rejoint la division.
15 - Marche d'Ambloy à Troo.
16 - Marche de Troo à Fontaine-en-Beauce.
17 - Marche de Fontaine-en-Beauce au Pont-de-Braye.
18 - Marche du Pont-de-Braye à Jupilles. Campement dans la forêt de Bersay. M. le commandant Duboys-Fresney prend le commandement du régiment.
20 - Marche de Jupilles à Chahaignes.
22 - Marche de Chahaignes à Lhomme.
28 - Marche de Lhomme à Poncé, pour aller faire partie de la colonne mobile opérant sous les ordres du général de Jouffroy.
29 - Marche de Poncé à la Chapelle-Huon,
30 - Marche de la Chapelle-Huon à Azé et Golette.
31 - Le 2e bataillon, détaché avec le 38e régiment de marche, se porte en avant pour aller attaquer les positions de Bel-Air ; les 1e et 3e bataillons, forts de 700 hommes, sous les ordres du commandant Duboys-Fresney, recevaient l'ordre de traverser la forêt de Vendôme à la droite de la 1e colonne, et de s'emparer du village des Tuilleries ; la colonne de gauche, sous les ordres de M. le colonel Baille, après avoir complètement réussi dans son mouvement, enleva brillamment le château de Belletouche; M. le capitaine de Quatre-Barbes fut blessé dans cette journée, au début de laquelle les 1e et 3e bataillons sont arrêtés dans leur mouvement en avant par une vive fusillade. Par un mouvement offensif, ces bataillons débouchent dans la plaine et enlèvent rapidement le village des Tuilleries. M. le capitaine de la Poterie soutient pendant plusieurs heures, avec ses tirailleurs, l'effort de l'ennemi , supérieur en nombre.
La 3e compagnie du 1e bataillon, sous le commandement de M. le capitaine de Rasilly, déployée en tirailleurs, entre rapidement dans le village des Tuilleries, où elle fait 13 prisonniers. A la nuit, le régiment venait prendre les mêmes positions que celles qu'il avait occupées dès le début de la campagne, sur le plateau de Bel-Air .

Janvier 1871
1 - Pendant que la brigade Baille faisait son mouvement en avant du côté du plateau de Bel-Air, une autre colonne, sous les ordres du colonel Thierry , tentait d'enlever le village de Danze; son insuccès forçait le régiment à la retraite, et au matin celui-ci venait reprendre ses cantonnements à Fortan.
5 - Le régiment se porte en avant pour occuper la forêt de Vendôme, dans laquelle il bivouaque toute la nuit.
6 - Dès le matin les postes avancés échangent quelques coups de fusil avec les vedettes ennemies, mais, vers onze heures, l'action s'engage sérieuse et très vive. M. le sous-lieutenant Derouart, du 1e bataillon, est blessé; la forêt est énergiquement défendue par le commandant Duboys-Fresney; le combat s'engage plusieurs fois corps à corps.
Les compagnies d'Abrantès, de Bois-Richeux, et une section de la 3e compagnie du 1e bataillon, commandée par le lieutenant Sinoir, enlevées par leurs officiers, sortent de la forêt et entrent à la baïonnette dans le petit taillis des Tuilleries, où elles se maintiennent quelque temps contre des forces bien supérieures.
Le capitaine d'Abrantès et le lieutenant Sinoir se distinguent particulièrement par leur énergie et leur sang froid, mais les Prussiens arrivent de toutes parts (on a su plus tard qu'on avait eu affaire aux avant-gardes de deux corps d'armée) ; déjà le village d'Azé, placé à trois kilomètres sur nos derrières, est occupé par l'ennemi; à trois heures commence un mouvement de retraite, qu'il faut opérer au milieu des Allemands; avec beaucoup de difficultés on gagne Fortan.
Mais l'ennemi a poussé sa marche en avant, et, vers une heure du matin, l'ordre est donné de battre en retraite.
Ce fut le 66e mobile qui protégea la retraite et n'évacua le lieu du combat qu'à minuit et demi, quand toute la colonne du colonel Thierry eut défilé sur Fortan.
On arrive à Montmarin ; nos grand'-gardes sont immédiatement attaquées ; le régiment seul soutient jusqu'à la nuit l'effort des forces ennemies considérables, et se replie en bon ordre à Sainte-Cerettes et à Montreuil.
8 - Les hauteurs environnant ces villages sont immédiatement occupées et, pendant qu'il simule une attaque de front, l'ennemi fait un mouvement tournant.
9 - Alors commence une retraite pénible autant que périlleuse, à travers les postes et les grand'-gardes ennemis qui tirent sur la colonne à plusieurs reprises; c'est un à un que les hommes, dans le plus grand silence, défilent dans les chemins creux pleins de neige. Enfin, après quinze heures de marche, on arrive à Marigné, ou l'on peut enfin prendre quelque repos: c'est la première fois depuis le 4. - M. le lieutenant Sinoir, du 1e bataillon, fut fait prisonnier .
Le même jour, M. le lieutenant Bâtard, du 2e bataillon, chargé d'amener un détachement au régiment, fut obligé de s'emparer d'une ferme dans laquelle il se défendit pendant une partie de la nuit, pour permettre à l'état-major de changer de position.
10 - Marche de Marigné à Pontlieu, d'où le régiment se rend pour occuper des positions en avant du Mans. A huit heures du soir le régiment, commandé pour reprendre les positions des Tuilleries (SIC), se porte sur les hauteurs de Pontlieu et attend toute la nuit, l'arme au bras, au milieu des fuyards, l'ordre de marcher, qui ne lui fut pas donné, par suite de la défection des troupes qu'il devait appuyer .
Pendant ce temps, divers détachements du corps qui n'avaient pu rejoindre la portion principale, soutenaient des combats très vifs sur plusieurs points, notamment à Lhomme, à Chahaignes et à Saint-Vincent-du-Lorouer, où M.le sous-lieutenant Marchais, du 2e bataillon, était tué, et, en avant du Mans, où M. le sous-lieutenant Jarret de la Mairie était blessé.
M. le docteur Abafour, secondé par MM. les aumôniers Patry et Bâtard, recueille un grand nombre de blessés auxquels il fait donner des soins, malgré les plus grandes difficultés.
12 - Marche du Mans aux Maisons-Rouges.
13 - Marche des Maisons-Rouges à Chassillé.
14 - Le régiment, placé en avant du village, puis ramené en arrière, par ordre du général Le Bouëdec, sous le feu de l'artillerie ennemie qui lui fait subir des pertes sensibles, concourt à la défense de Chassillé. M. le capitaine Servinières se fait remarquer par sa brillante conduite. M. le sous-lieutenant Jousselin, du 1e bataillon, est blessé.
A la nuit, par crainte d'un mouvement tournant, la retraite s'effectue ; le matin à cinq heures on arrive à Vaiges.
15 - A sept heures, ordre de se porter a Saint-Jean-sur-Erve, puis de revenir a Vaiges ; à trois heures, le régiment reçoit de nouveau l'ordre de se rendre a Saint-Jean ; marche de Saint-Jean à Soulgé.
16 - Marche de Soulgé a Thévalles.
17 - Marche de Thévalles à Saint-Berthevin.
18 - Marche de Saint-Berthevin à Grenoux-Laval.
C'est dans ce cantonnement qu'arriva la nouvelle de la conclusion d'un armistice entre les belligérants.

Février
11 - Marche de Grenoux à Nuillé-sur-Vicoin.
12 - Marche de Nuillé-sur-Vicoin à Menil.
13 - Marche de Menil. à la Membrolle.
14 - Marche de Membrolle à Angers.
15 - Marche de Angers à Ambillon.
16 - Marche de Ambillon à Bagneux.
17 - Marche de Bagneux à Saint-Jouin-les-Mames.
19 - Marche de Saint-Jouin-les-Mames-id. à Bournazeaux.
20 - Marche de Bournazeaux à Châtellerault.
22 - Marche de Châtellerault à Thuré, où l'on apprit la signature de la paix.

Mars
4 - M. le commandant Duboys-Fresnay, du 1e bataillon, est nommé chevalier de la Légion d'honneur.
6 - Marche de Thuré à Targé.
9 - Le régiment cesse de faire partie du 16e corps de l'armée de la Loire, par suite de la dissolution du dit corps.
18 - Départ du régiment pour rentrer dans ses foyers. Etape à Richelieu
19 - Etape à Loudun.
20 - Etape à Fontevrault.
21 - Etape aux Rosiers.
22 - Etape à Baugé.
23 - Séjour à Baugé.
24 - Etape à la Flèche.
25 - Etape à Sablé.
26 - Etape à Meslay.
27 - Arrivée à Laval (destination).


Officiers du 3e bataillon des mobiles de la Mayenne

Octobre 1870

commandant : Comte H. de Chamisso
médecin : P. LAMAIN
aumônier : L. T. BATARD

Avril 1871

commandant : Comte H. de Chamisso
médecin : P. LAMAIN
aumônier : L. T. BATARD


Tués et blessés

Liste provenant de l'ouvrage " Mobiles de la Mayenne, 3e bataillon par un engagé volontaire"
Ch. Thomas imprimeur, Alençon, 1871

" ...Voici les noms des officiers atteints à la grande journée du 2 décembre ..."

SALMON, capitaine, tué (une balle à la lèvre supérieure)
DU BOURG, capitaine, mort de ses blessures à la Bazoche-les-Hantes
CARTIER, capitaine, blessé (balle au mollet)
SERVINIERE, capitaine, contusionné
POLLET, lieutenant, (éclats d'obus à la tête et au bras)
VELAY, lieutenant, (balle à la cuisse)
PESCHET, lieutenant,
COURTE DE LA GOUPILLIÈRE, sous-lieutenant, (balle au pied)
DE BAGLION R., sous-lieutenant, (balle au bras gauche)

" ...Voici quelques noms, pas tous assurément, des soldats restés à Loigny, les prussiens nous ont fait perdre la plus grande partie des notes que nous avions prises ... Le plus grand nombre des blessés des premières compagnies les plus exposées au commencement de la journée put rejoindre les lignes françaises et nous n'avons point les noms de ceux-là. Les morts aussi nous sont presque inconnus ..."