« Conlie : ... Un monument funéraire de 7m15 de hauteur a été érigé, dans le cimetière, avec le produit de souscriptions recueillies en Bretagne, à la mémoire des mobilisés bretons. Il est en granit et formé d'un long fût portant un christ et posé sur un piédestal surélevé de trois marches.
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Les noms des défunts sont aussi gravés sur les faces du piédestal. »

Source : Emile Dehayes de MARCERE : Tombes des militaires morts pendant la guerre de 70, ministère de l’intérieur, Paris - 1878

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« Le dimanche 19 janvier 1873, eut lieu la bénédiction solennelle du monument érigé aux mobilisés bretons inhumés dans le cimetière de Conlie.
Malgré le vent et la pluie, la population de la ville et celle des communes environnantes se trouvaient réunies au pied de ce calvaire.
Toutes les autorités, le Conseil municipal, plusieurs ecclésiastiques étrangers, des députations du clergé des environs, les fonctionnaires, la gendarmerie et l'orphéon de Conlie avaient tenu à honneur de rendre un dernier hommage aux soldats morts au camp pendant la funeste campagne de 1870-1871.
La cérémonie était présidée par M. l'Archiprêtre de la cathédrale du Mans, grand-vicaire du diocèse.
A l'issue de la grand'messe, M. l'abbé Pontallié, chanoine honoraire, aumônier en chef des hôpitaux militaires de Rennes, (...) rendit un suprême hommage à la mémoire de ces Bretons, qui, au seul mot de patrie, sont accourus du fond de leurs villages, et sont morts sans avoir pu servir leur pays autrement que par leurs souffrances ! ...
La foule vivement impressionnée écoutait dans un religieux silence ces touchantes paroles qui réveillaient dans tous les cœurs de si douloureux souvenirs.
On ne pouvait d'ailleurs se défendre d'un sentiment de tristesse en jetant les regards du côté de ce camp maudit, en considérant ces redoutes qui dominent toute la contrée, travail gigantesque qui n'a pu hélas ! nous sauver du désastre.
Le monument est une croix sculptée en Bretagne même, avec de la pierre dite marbre de Bretagne, où l'on a gravé les noms de 131 victimes. Il y en avait davantage, mais il a été impossible de constater l'identité des autres.
On a compté en tout 180 mobilisés bretons morts à Conlie pendant ce rigoureux hiver de 1870-1871. »

Source : Henri MONNIÉ, Les mobilisés de la Loire-Inférieure, Nantes - Imprimerie Bourgeois - 57 rue St-Clément - 1876