DROUÉ
Loir-et-Cher
Monument à l'armée de Bretagne
« Droué : Les corps de 26 Français et ceux de 6 Allemands ont été transférés
les uns à droite, les autres à gauche d'un monument en marbre noir, haut
de 3 mètres, élevé par la municipalité, au moyen des fonds
communaux et de souscriptions recueillies parmi les habitants.
Ce monument porte les inscriptions suivantes :
Combat du 17 décembre 1870.
— Armée de Bretagne. Les habitants de Droué à la mémoire de l'aumônier,
des 4 officiers, des 3 sous-officiers et 18 soldats morts en combattant et
dans les ambulances de la commune.
Les deux concessions ont l'une 11 mètres et l'autre 2 mètres superficiels.
La commune a cédé gratuitement 6 mètres, et l'Etat a acheté le surplus. »
Source : Emile Dehayes de MARCERE : Tombes des militaires morts pendant
la guerre de 70, ministère de l’intérieur, Paris - 1878
« Après le combat, les habitants recueillirent
avec empressement nos blessés, et le 24 septembre
1873, ils rendirent un solennel hommage à la
mémoire de nos morts.
L'initiative de cette pieuse pensée appartient à
M. Barbin, maire d'alors, qui, en qualité d'ancien
médecin, s'était dévoué à l'organisation des ambulances.
Le Conseil municipal s'empressa d'ailleurs
de sanctionner sa proposition.
Ajoutons que les souscriptions locales suffirent, sans bruyant
appel de fonds, pour l'érection d'un monument à la
fois noble et sévère.
Il consiste en un obélisque de marbre noir, haut de cinq mètres et surmonté de la croix.
La cérémonie d'inauguration fut d'autant plus touchante, qu'elle était toute religieuse.
Point d'apparat commandé,
point de pompe officielle; mais une foule sympathique et recueillie.
L'officiant était le digne abbé Racinoux,
curé de Droué, que n'oublieront jamais ni nos blessés, ni les familles de nos morts.
Il était assisté de tout le
clergé du canton. Après l'évangile, l'abbé Monsabré, curé de la Madeleine de Vendôme, prit la parole (...).
Enfin l'absoute fut donnée devant le monument, dont le socle disparaissait sous
les guirlandes et les couronnes.
M. le Maire de Droué prononça ensuite quelques paroles pleines d'âme.
« Adieu, braves Bretons, dit-il en terminant, adieu ou plutôt au revoir dans un monde meilleur ! »
L'obélisque porte les inscriptions suivantes :
Sur la face la plus en vue on lit :
LES HABITANTS DE DROUÉ AUX OFFICIERS, SOUS-OFFICIERS ET SOLDATS
DE L'ARMÉE DE BRETAGNE
QUI SONT TOMBÉS EN COMBATTANT
POUR LA PATRIE,
LE XVII DÉCEMBRE MDGGGLXX.
PRIEZ POUR EUX.
Sur les autres faces sont gravés les noms des victimes,
noms tous bretons, gloires toutes bretonnes, de Rodellec du Porzic, Kerviler, de la Gournerie,
l'abbé Le Goavec et les autres ! Nantes y compte plus d'un représentant. »
Source : Henri MONNIÉ, Les mobilisés de la Loire-Inférieure,
Nantes - Imprimerie Bourgeois - 57 rue St-Clément - 1876 - page 153