SAINT-OUEN-DE-THOUBERVILLE
Eure
Monument du mobile
« Saint-Ouen-de-Thouberville :
Les sépultures de 11 militaires français, situées dans
le cimetière communal, ont été réunies en une seule, dans une concession de 2 mètres
acquise par l'Etat.
Au moyen de souscriptions particulières, on y a érigé une colonne et des bornes
en fonte, en forme de canons, reliées par des chaînes.
Une deuxième concession de 2 mètres a été
acquise également par l'État pour la réunion des restes de 4 soldats allemands.
En 1872, le conseil général de l'Eure prit l'initiative de l'érection d'un monument à
la mémoire
des soldats tués dans le département pendant la guerre.
Un comité, présidé par le vice-amiral La
Roncière Le Noury, fut organisé.
Ce comité ouvrît une souscription, et reçut des subventions des
conseils généraux de l'Eure, de l'Ardèche, des Landes, de la
Seine-Inférieure et du Calvados,
et du Ministère de l'intérieur.
Le comité chargea de la construction du monument M. Aimé Millet,
statuaire, qui s'adjoignit M. Léon Dupré, architecte à Paris,
et choisit un terrain situé sur le
territoire de la commune de Saint-Ouen-de-Thouberville, au bord de la route
nationale de
Rouen à Honfleur et sur la crête des collines qui dominent la Seine,
à cent mètres du carrefour
de la Maison-Brûlée.
Le monument se compose d'un soubassement en roche de Saint-Leu,
dans l'intérieur duquel on a ménagé un caveau dont l'entrée se trouve sur
la face postérieure.
La face principale du soubassement porte des tables de marbre sur lesquelles
sont inscrits les
noms des morts. Au-dessus du soubassement s'élève un tronc de pyramide
quadrangulaire
surmonté d'une statue en bronze.
Ce tronc de pyramide est formé d'assises successives de
roche de Saint-Leu et de briques avec chaînage en roche dans les angles.
Les assises de
pierre portent des tables saillantes où sont inscrits les noms des
régiments qui ont combattu
en ce lieu. Autour du soubassement règne un trottoir en ciment
avec une bordure en pierre qui supporte une grille en fer.
La statue, œuvre de M. Aimé-Millet, figurait à
l'Exposition des beaux-arts en 1878, devant le palais de l'Industrie.
Elle représente un
mobile en faction, le coude appuyé sur son arme.
Le comité a donné une subvention à la commune pour les dépenses
d'entretien du monument.
On a transféré dans le caveau du monument les restes des 21 soldats français
tués dans les
combats livrés à la fin de décembre 1870 et au commencement de janvier 1871 dans les
environs, sur le territoire de la Seine-Inférieure et sur celui de l'Eure.
L'État a accordé au comité une subvention de 1,000 francs.
Aucune indemnité n'a été réclamée pour occupation de terrain . »
Source : Emile Dehayes de MARCERE : Tombes des militaires morts pendant
la guerre de 70, ministère de l’intérieur, Paris - 1878