« Saint-Quentin : L'Etat a acquis dans le cimetière la concession d'un terrain de 200 mètres superficiels où reposent 349 français et 79 allemands.
Au moyen de souscriptions particulières et du prix de la concession payée par l'Etat (24000 francs), la ville a fait élever un monument à la mémoire des défenseurs de Saint-Quentin, tués à la bataille du 19 janvier 1871.
Ce monument est érigé sur un tumulus en terre de 3m,20 de hauteur recouvrant une crypte dans laquelle reposent les corps des soldats.
Sur la plate-forme entourée de bornes enchaînées, et à laquelle on accède par un large escalier en pierre, est posé le monument.
Il consiste en une pyramide de 9 mètres placée sur un piédestal de 5 mètres, dont l'avant-corps supporte une statue en bronze de la France représentée sous la figure d'une femme voilée tenant dans la main droite un glaive brisé et de l'autre une couronne.
Cette statue a 3 mètres de hauteur. Au sommet de la pyramide, sur les faces latérales, sont appliquées deux couronnes de cyprès, en bronze, avec ces mots gravés : Patrie. - Bataille de Saint-Quentin, 18 et 19 janvier 1871.
Sur la face principale du piédestal, marqué au blason de la ville et orné d'une guirlande de cyprès, est l'inscription suivante :
A la mémoire des soldats morts pour la France pendant la guerre de 1870-1871, et dont les restes reposent sous ce monument, la ville de Saint-Quentin.
Sur les trois autres faces sont gravés les noms des régiments qui ont pris part à l'action. L'État a mis le bronze nécessaire à la disposition de la ville. »

Source : Emile Dehayes de MARCERE : Tombes des militaires morts pendant la guerre de 70, ministère de l’intérieur, Paris - 1878