Suite d'airs de conscrits

 

   

... Le temps n'était pas trops à l'idylle ! On chantait pourtant; - on a toujours chanté jusqu'à Coulmiers.
De ce jour-là, ce fut fini; les balles avaient tué le rossignol.
Mais au début quelle rage! des Marseillaises à gueules rabattues, naturellement.
A côté, d'assez jolies chansons, dans la manière naïve, mélopées traînardes et mélancoliques, légendes de conscrits.
Je me rappelle ces longues marches. Les refrains se levaient tout à coup, en tête ou en queue, puis gagnaient de proche en proche.
La cadence du pas formait comme une basse. Et comme on trompe ainsi l'ennui de la route ! (Henri Bohineust)


Le choeur des volontaires nantais (source Henri Monnié)

Paroles de T. Veillechèze, musique de Marodon

L'heure a sonné des grandes choses,
Sauvons la patrie en danger :
Nous défendons la plus noble des causes,
Nous qui marchons pour chasser l'étranger.

Refrain :
Que dans nos seins une flamme commune
Court et provoque un beau transport :
Si nous sommes trahis encore par la fortune,
Faisons un pacte, un pacte avec la mort !

Avant-garde de la Bretagne,
Un peuple entier suivra nos pas :
Tout est debout pour la sainte campagne,
Le désespoir enfante des soldats

Sedan n'a pas tué la France,
O roi Guillaume, ô roi vainqueur.
La France attend le jour de la vengeance
Avec la honte au front, la rage au cœur.

O Germains! le dieu de la guerre
Peut nous coucher près du drapeau :
Vous mourrez tous sans passer la frontière,
Les champs gaulois seront votre tombeau.


 


 

Suite d'airs de conscrits (tradition orale de Haute Bretagne)

Les wagons de Redon qui poussent et qui tirent
Les wagons de Redon qui nous emmèneront

Qui nous emmène mène
Qui nous emmèneront
Sur les frontières de Chine
S'il n'y a pas d'trahison

Trahison sur terre
Trahison sur mer
Trahison sur toute la France entière

Point bésants, point feignants,
Point pou des gendarmes,
Point bésants, point feignants,
Point pou du gouvernement !

C'est nous les … les sacrés …
Jamais les prussiens n'viendront pour chasser ….

Ils ont des piumes de jars tout autour de lou têtes
Ils ont des piumes de jars tout autour de lou têtes
Adieu parents et les filles du village
Nous reviendrons s'il n'y a a pas d'trahison

C'est mai l'pu jeun c'est mai l'pu biau
C'est mai qui portera le drapiau

Les plus p'tits caresseront les filles
Les costauds porteront l'sac au dos

J'chommes que quat', mais j'chommes des bons
J'chommes les plus forts du canton,


La casquette du père Bugeaud

 

Refrain :
As-tu vu
La casquette
La casquette
Coquette ?
As-tu vu
La casquette
Au pèr' Bugeaud ?

Couplet :
Les lauriers d'or de la conquète
Ornent cette noble casquette...
Elle est, dit-on, en vrais poils de chameau
La casquette à Bugeaud !

.mid


Divers (source : Henri Bohineust)

Oh! ce n'est pas savant, savant; la rime est plutôt borgne, - quand elle n'est pas aveugle, - et cette muse là est de celles, qui gambadent sans préjugés ! Mais comme c'est drôle et bon enfant et quelle saveur d'archaisme dans la mélodie !

 

Ah ! j'l'attends, j'l'attends, j'l'attends,
Celui que j'aime,
Que mon coeur aime;
Ah ! j'l'attends, j'l'attends, j'l'attends,
Celui que j'aime,
Que j'aime tant

.mid

 

...................................

Maréchal, beau maréchal,
A la fleur de ton âge...

 

.....................
Non, non, non, je vous le dis,
J'ai perdu tous mes outils,
Mon enclume et mon marteau,
Mon petit tablier de peau;
Ma lime,
Qui lime;
Mon petit bout,
Qui bat, qui bat,
Mon petit bout, qui bat
Toujours !


Les volontaires de la Loire (source : Comte de Foudras)

Debout ! volontaires de la Loire !
Stofflet, Foudras, Cathelineau,
Vos noms appellent la victoire,
Nous vous suivrons jusqu'au tombeau !

Debout ! debout, citoyens, voici l'heure;
Jeunes et vieux, chacun se fait soldat,
Strasbourg n'est plus, Metz agonise et pleure:
Levons-nous tous et courons au combat !

Réveillez-vous, provinces décimées!
Lorraine, Alsace, Oh ! nos vaillantes soeurs !
Pour vous venger se lèvent deux armées,
Et vos revers ont déchiré nos coeurs !

 


La Marseillaise (référence : E. Martin)

Allons enfants de la Patrie
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats?
Ils viennent jusque dans vos bras.
Égorger vos fils, vos compagnes!

Aux armes citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons

Que veut cette horde d'esclaves
De traîtres, de rois conjurés?
Pour qui ces ignobles entraves
Ces fers dès longtemps préparés?
Français, pour nous, ah! quel outrage
Quels transports il doit exciter?
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage!


Le chant du départ (référence : E. Martin)

La victoire en chantant
nous ouvre la barrière ;
La liberté guide nos pas,
Et du nord au midi
la trompette guerrière
A sonné l'heure des combats.
Tremblez, ennemis de la France,
Rois ivres de sang et d'orgueil !
Le peuple souverain s'avance ;
Tyrans descendez au cercueil.

La République nous appelle,
Sachons vaincre ou sachons périr ;
Un Français doit vivre pour elle,
Pour elle un Français doit mourir


La Mayennaise (référence : Abbé Bâtard)

Debout ! enfants de la Mayenne
De la Charie et Chamisso
Toute notre troupe chrétienne
Suivra vos pas jusqu'au tombeau

De nos hameaux populations braves
Nous osons voler aux grands combats
Nous préférons à la honte aux entraves
Sans hésiter un glorieux trépas
La France dort mais elle n'est pas morte
Enfin elle a terminé son sommeil
Chaque canton devient une cohorte
Qu'ils prennent garde à ce vaillant réveil !


Air de conscrit de 1914 (tradition orale de Haute Bretagne)

C'est en soixante dix
Nos pères ont laissé
C'est en soixante dix
Nos pères ont laissé
Nos pères ont laissé
Le drapeau de la France
Nous le prendrons ben
Celui des prussiens