Mon père, ma mère, depuis longtemps
Voudraient bien me voir mariée
Mais je serai plus contente
D'en voir une autre trompée
Les amants sont si volages
Je le vois bien aujourd'hui
Ce serait beaucoup plus sage
De rester comme je suis
De rester comme je suis
Si j'épouse un boulanger
Je ne craindrai pas la famine
Car je serai entourée
De sacs de son et de farine
Il est gras comme un carême
Le jour il va se coucher
Et l'pétrin le rend trop blême
Je renonce au boulanger
Je renonce au boulanger
Si j'épouse un menuisier
Son marteau et sa varlope
Et son maillet sur son valet
Nous mettront vite en discorde
Ili va souvent boire chopine
Et toujours se met à railler
Tout ça ennuie la cousine
Je renonce au menuisier
Je renonce au menuisier
Si j'épouse un maréchal
Son marteau et son enclume
Mènent un si grand bacchanale
L'on n'peut dormir sur la plume
Ili va souvent boire la goutte
Tout cela m'est bien égal
Mais ça ennuie la cousine
Je renonce au maréchal
Je renonce au maréchal
Si j'épouse un tisserand
Il vole jusque chez son père
Il tire le morceau du devant
Pour le mettre sur le derrière
Le tic tac de sa navette
Se répète trop souvent
Ca m'donnerait mal à la tête
Je renonce au tisserand
Je renonce au tisserand
Si j'épouse un laboureur
J'ne r'gretterai pas ma vie d'fille
Car ce sont des gens d'honneur
Qui labourent notre terre
Si par un temps de récolte
Ils nous chantent par bonheur
Tout ça charme la cousine
Je prendrai le laboureur
Je prendrai le laboureur