PARIS ASSIÉGÉ
Sources : Du Casse, Ducrot, Martinien, Romagny, Trochu ...
Lettre du général Trochu au général de Waubert au sujet de la retraite de l'armée française sur Paris. Le général Trochu décrit le futur siège de Paris appuyé par une armée de secours qui serait celle devant Metz.
Journée du 17 août :Conférence de Châlons
Journée du 18 août :Proclamation L'empereur a nommé le général Trochu gouverneur de Paris et commandant des forces chargée de la défense de la capitale en état de siège.
Journée du 14 septembre : Proclamation du général Trochu
Travaux de défense
Arrivée des IIIe et IVe armées allemandes
sous Paris et commencement de l'investissement. |
Montmesly |
Affaire de Grange-Dame-Rose
entre l'avant-garde de la 18e brigade prussienne
(un régiment d'infanterie, deux pelotons et une batterie), colonel
von Flottow,
en marche sur Versailles
, d'une part; et le 4e zouaves de marche
, colonel Méric
, avant-postes et aile droite de la division Caussade
.
Après un simulacre de combat, les zouaves lâchent pied et s'enfuient en
laissant une compagnie prisonnière.
Combat de Châtillon entre le
14e corps
français, général Renault
, dirigé par Ducrot,
et le prince royal de Prusse,
qui engage le Ve corps,
le IIe bavarois et la
2e division de cavalerie. |
Châtillon |
Le gouvernement et la population craignent un assaut immédiat auquel ne songent
nullement les Allemands, qui se contentent de fortifier leurs positions
d'investissement.
Six divisions de cavalerie allemande (de la garde, 2e, 4e, 5e, 6e et 12e),
appuyées par des fractions d'infanterie, rayonnent à grande distance
autour de Paris,
afin de protéger l'investissement contre les tentatives
de l'extérieur.
Escarmouches de Stains-Pierrefitte entre des corps
francs établis dans le camp retranché
de Saint-Denis et l'avant-garde
du prince royal de Saxe, 8e division d'infanterie.
Combats heureux de Villejuif
engagés par Vinoy avec
la division Maud'huy
contre les troupes avancées du
VIe corps, 12e division, lieutenant-général von Hoffmann.
Les Français réoccupent les Hautes-Bruyères
et le Moulin-Saquet, prématurément évacués le 19.
Combats de l'Hay-Chevilly-Thiais-Choisy.
Grande reconnaissance offensive du général
Vinoy
avec le 13e corps, entre Seine et Bièvre.
Objectif principal : détruire le pont qu'on supposait établi sur
la Seine à Choisy.
Colonnes Dumoulin, Guilhem et Blaise sur l'Hay,
Chevilly et Thiais-Choisy ;
diversions sur les flancs à Châtillon et Créteil.
Nous enlevons les avant-postes, mais nous échouons devant la ligne
de résistance plus en arrière, sur laquelle le prince royal nous
oppose le VIe corps et
des fractions du IIe bavarois.
Retraite sur le plateau de Villejuif.
Tué devant Chevilly : général de brigade Guilhem.
Combat de Maule (près Saint-Germain-en-Laye),
entre des corps francs d'une part ; le gros de la 5e
division de cavalerie, général-major von Bredow, et des fractions
d'infanterie du Ier bavarois, d'autre part.
(martinien_12_page14)
Journée du 12 octobre :
Le lieutenant colonel Reille,
commandant les mobiles du Tarn (7e régiment),
exécute une reconnaissance offensive vers Neuilly-sur-Marne
au nord est de Paris, pour s'assurer des forces qui
occupent les bois et le plateau d'Avron.
Les postes prussiens sont repliés et se dérobent dans le
bois, entre Neuilly et Villemomble.
Le village de Neuilly est fouillé,
tandis que trois compagnies gravissent les pentes d'Avron.
Le général Ducrot pousse
une reconnaissance au delà
de la Malmaison au nord-ouest.
Les mobiles du Morbihan
forcent les Allemands à se replier jusqu'à Bougival.
Pendant que les braves mobiles de la Côte-d'Or et du Morbihan se
conduisent avec tant de courage, un bataillon de mobiles de la
Seine, de la garnison du fort d'issy, rencontre un poste bavarois,
fraternise avec lui et vient boire à un cabaret de Clamart.
Ce fait honteux attentatoire
à la discipline est signalé aussitôt au gouverneur, qui a la faiblesse de ne pas sévir.
Journée du 13 octobre :
Combats de Bagneux-Châtillon-Clamart.
Reconnaissance conduite par Vinoy avec la division Blanchard,
du 13e corps, et la brigade la Charrière, du 14e.
Nous ne réussissons pas à vaincre la résistance que le
IIe bavarois, général von Hartmann, nous oppose dans ces
trois localités.
La retraite est ordonnée par Trochu lui-même.
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Combat de Bagneux au sud.
Dans la nuit du 12 au 13 octobre, le 13e corps
reçoit l'ordre de faire
une grande reconnaissance sur le plateau de
Châtillon, sans autre
indication sur le but à atteindre.
Le général Vinoy
pense qu'il s'agit
simplement de s'assurer
si les troupes ennemies occupent toujours
fortement le plateau.
Il se rend au fort de Montrouge.
Le général
Blanchard l'y vient trouver vers
huit heures du matin.
L'opération est décidée pour neuf heures.
A droite, la brigade Susbielle
opère sur Châtillon,
se dirigeant sur le village en trois
colonnes, une par la route, deux pour le tourner par la droite:
le 42e de ligne reste
en réserve au hameau de la Baraque, point
d'intersection des routes stratégiques et de
Châtillon ; a gauche, une
colonne (colonel de la Mariouze),
formée des mobiles de la Côte-d'Or,
avec un bataillon de
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Journée du 21 octobre :
Combat de la Malmaison,
engagé par Ducrot
avec les meilleurs éléments du
14e corps, colonnes Berthaut, Noël et Cholleton,
contre le Ve corps,
général von Kirchbach,
et la division de la landwehr de la garde.
Premiers succès sur la ligne des avant-postes, échec
sur la ligne de résistance, puis retraite.
Journée du 28 octobre :
Premier combat du Bourget : Le bataillon parisien des francs-tireurs de la Presse , commandant Roland , du corps de Saint-Denis (général Carré de Bellemarre ), surprend les postes du Bourget et chasse de cette localité les grand'gardes de la 4e brigade de la garde prussienne. (Romagny_18)
Les Prussiens canonnent le Bourget qu'ils veulent reprendre.(Du Casse)
Journée du 29 octobre :
Combat de nuit au Bourget, défendu par le
14e
bataillon de mobiles , 8000 hommes de troupes de ligne,
les éclaireurs Lafon et
les francs-tireurs de la presse .
L’ennemi attaque avec une artillerie formidable, et à la suite d'un combat violent, se retire.
Les troupes allemandes engagées sont deux régiments de la garde et 24 bouches à feu.
(Du Casse)
Journée du 30 octobre :
Deuxième combat
du Bourget :
Les troupes de Carré de Bellemarre
sont attaquées et presque enveloppées dans
le Bourget
par trois brigades de la garde,
prince Auguste de Wurtemberg .
Le Bourget nous est repris.
En cette circonstance, la garde prussienne, se souvenant sans doute de Saint-Privat,
inaugure la nouvelle méthode de combat : en ordre dispersé, avec tirailleurs, renforts et
soutiens, et action débordante vers les flancs de l'adversaire. (Romagny)
L'ennemi attaque de nouveau le Bourget avec des forces
considérables et une nombreuse artillerie.
Les francs-tireurs de la presse se battent avec rage, ainsi que le 14e de mobiles.
— Mort du commandant Baroche.
— Sur la fin du combat, le 3e de marche et les turcos arrivent au secours des
défenseurs du village, mais ce renfort ne peut empêcher la reprise de la position par les
Allemands.
Cette issue malheureuse d'une lutte qui a duré trois jours produit une sensation
d'autant plus douloureuse sur la population parisienne, qu'au nombre des troupes
défendant le Bourget se trouve un bataillon des
mobiles de la Seine, abîmé par le feu
de l'ennemi.
Bientôt une autre cause de désespoir vient dominer la situation, la nouvelle de la
capitulation de Metz est affichée…
(Du Casse)
Journée du 29 novembre :
Combat de l'Hay.
Diversion inutile exécutée par
la brigade Valentin
(du corps Blanchard), contre le
VIe corps allemand,
général von Tümpling,
pour faciliter la grande opération que
Ducrot devait entamer ce jour même à
Champigny,
mais qui, au dernier moment, a été remise au lendemain.
Contre-ordre tardif :
le 110e régiment,
colonel Mimerel, a perdu à lui seul un millier d'hommes.
Journée du 30 novembre :
Combats de Thiais-Choisy-le-Roi-la Gare-auxBoeufs.
Diversion exécutée par la division Pothuau,
de la 3e armée, contré la 11e division allemande, lieutenant-général von Gordon.
Combat de Montmesly-Créteil.
Diversion,
pour nous très meurtrière, exécutée par la division Susbielle, détachée du 2e corps (2e armée),
contre des fractions du IIe corps et de la division wurtembergeoise dirigées par le général von
Fransecky.
Tué : général de brigade Ladreit de la Charrière.
Combat d'Epinay-les-Saint-Denis.
Diversion heureuse exécutée par la brigade Hanrion et
dirigée par le vice-amiral la Roncière le Noury contre la 8e division allemande, lieutenant-général
von Schöler.
La nouvelle de ce petit succès est transmise à la légère dans les départements,
où l'on croit dès lors à une victoire remportée
par Ducrot à Epinay, près Longjumeau, sur
les routes d'Orléans, d'où fâcheuse précipitation des armées
de la Loire dans leurs mouvements vers Paris.
Bataille de Villiers-Coeuilly.
L'armée de Ducrot sort de Pariset marche au-devant des
armées de la Loire : elle veut percer la ligne d'investissement dans le secteur entre Marne
et Seine ; les deux rivières protégeront ainsi ses deux flancs.
Le 30, à Joinville, laborieux
passage, manqué la veille, du gros des troupes : aussi l'ennemi est en éveil.
Le gros de la division wurtembergeoise et du corps saxon, prince Georges de Saxe,
arrête, sur les positions organisées des parcs de Villiers et de Coeuilly, l'attaque
de front de nos 1er et 2e corps, tandis que le 3e corps, d'Exea, reste d'abord inactif,
puis n'exécute pas la manoeuvre tournante par Noisy, qui lui a été ordonnée.
Nous bivouaquons sur la position de Champigny-Bry
occupée le matin par les avant-postes ennemis,
mais la grande opération projetée est manquée.
70,000 Français contre 40,000 Allemands.
Tué : général de division Renault, commandant le 2e corps.
Journée du 2 décembre :
Bataille de Champigny-Bry.
Craignant une insurrection,
Trochu n'a osé faire rentrer
à Parisl'armée de Ducrot
à la suite de l'insuccès du 30 novembre.
Le 1er décembre, nous restons immobiles.
Les Allemands utilisent cette journée pour renforcer
le secteur entre Seine
et Marne et y appeler les troupes voisines
de droite et de gauche.
Commandant supérieur du secteur pour le 2 : général von Fransecky.
Le 2 décembre, avant le jour, l'ennemi attaque
brusquement sur tout le front.
Nos avant-postes sont partout surpris :
le centre se débande et s'enfuit ; l'artillerie de la presqu'île de
Saint-Maur reste inactive au moment le plus critique.
Nouvelle défaite pour nous ; néanmoins, l'adversaire ne
parvient pas à nous pousser jusqu'à la Marne.
Mais nos jeunes troupes sont brisées par le froid, les fatigues;
elles manquent de vivres, aux portes de Paris, après trois jours d'absence.
Le 3 au matin, Ducrot
se résigne à ordonner la retraite définitive, que l'ennemi n'inquiète :
pas : la 2e armée revient sur la rive droite
de la Marne.
65000 Français contre même nombre d'Allemands des IIe
et XIIe corps et de la division wurtembergeoise.
Journée du 21 décembre :
Troisième combat du Bourget : Nouvelle tentative de sortie
dirigée au nord-est par Trochu lui-même.
L'aile gauche, corps de Saint-Denis,
vice-amiral la Roncière le Noury, attaque le Bourget avec les trois colonnes
Lavoignet, Lamothe-Thenet et Hanrion.
Elle échoue devant la résistance de la garde prussienne, prince Auguste de Wurtemberg.
Par suite, l'opération est arrêtée, avant que la 2e armée,
Ducrot, soit sérieusement
engagée : elle n'est pas poussée plus loin.
Nous reculons et bivouaquons dans la plaine de Saint-Denis.
On ébauche des travaux réguliers contre les positions fortifiées de l'assiégeant.
Quelques jours plus tard, l'extrême rigueur de la température oblige à ramener les
troupes dans les cantonnements, sur la ligne des forts et en arrière. (Romagny)
A sept heure du matin, l’opération commence sur trois points à la fois.
A l'ouest, du côté du Mont-Valérien,
le général Noël fait une forte démonstration sur Montretout,
Buzenval et l'île Chiard ; au nord,
le général Ducrot fait attaquer le Bourget;
à l’est, le général Vinoy se
reporte sur la Ville-Evrard et Maison-Blanche.
L'attaque du centre est la principale ; les marins
de l'amiral la Ronciére, sous le commandement
du commandant Lamothe-Teniet, enlèvent le Bourget par le nord et doivent être soutenus
au sud par une colonne de mobiles et de troupes de ligne.
Cette seconde colonne ne donne pas, en sorte que bientôt les braves marins sont forcés de
se replier, emmenant des prisonniers, mais laissant la moitié de leur monde hors de combat
dans le village. Le général Ducrot, voyant la retraite des marins, fait canonner le Bourget
par son artillerie et par un wagon blindé amené sur la route de Lille.
Un peu plus à l'est, les troupes de Ducrot
s'emparent de Drancy et de Groslay, entre
le Bourget et Bondy et sur la route des Petits-Ponts ;
à l'est, le général Vinoy,
ayant pris de promptes et habiles dispositions, s'empare facilement de la
Ville-Evrard et de Maison-Blanche; son attaque est protégée par le
canon de Nogent et du plateau d'Avron et par les batteries de l'amiral Saisset, qui
mitraillent le Raincy, où sont les réserves allemandes.
Le combat dure toute la journée et tourne à notre avantage, mais il est comme toujours
sans résultat.
A la Ville-Evrard, que le général Blaise a fait la faute de ne pas faire fouiller,
des soldats allemands cachés dans les caves font un hurrah en entendant au-dessus
d'eux le combat d'une de leurs brigades, au commencement de la nuit, et causent une panique.
Le général Blaise s'y porte à la tête de sa brigade et tombe mortellement atteint.
Le général Vinoy envoie
l'ordre au général Malroy de garder du côté de la Ville-Evrard
ses positions, et d'attendre le jour.
L'ennemi ne tarde pas à disparaître.
Pendant la nuit, le 200e bataillon de garde nationale fuit en désordre jusqu'à Montmartre.
M. Duruy, fils de l'ancien ministre, chef d'escadron d'état-major de la garde nationale,
est grièvement blessé près du général Clément Thomas.
Les bataillons de mobiles ont quatre officiers tués, les capitaines Berthier et Dufour,
le sous-lieutenant Bury et l’aumônier Gros, et quatre blessés ; quatre officiers de
marine sont également mis hors de combat.
(Du Casse)
Combat d'Epinay.
Diversion insignifiante exécutée
par des fractions de mobiles du corps de Saint-Denis contre les avant-postes du IVe corps.
Combats de Maison-Blanche et Ville-Evrard.
Diversions plus sérieuses, dirigées par Vinoy
contre le gros du corps saxon, prince Georges de Saxe.
La brigade Biaise enlève Ville-Evrard, et la brigade Salmon, la MaisonBlanche.
Pendant la nuit du 21-22, les Saxons reviennent à la charge, nous surprennent
et nous chassent des deux localités.
Le général Biaise est tué dans cette échauffourée de nuit,
qui nous coûte, en outre, 700 prisonniers.
(Romagny)
Journée du 27 décembre :
Commencement du bombardement du
Mont-Avron, puis des forts du secteur Est
par la IVe armée,
prince royal de Saxe.
Trochu fait désarmer et
évacuer le Mont-Avron
dans la nuit du 28 ; opération habilement conduite
et exécutée par
le colonel Stoffel (l'auteur des fameux rapports
militaires écrits de Berlin).
Journée du 5 janvier :
Commencement du bombardement des
fronts sud de Paris par
la IIIe armée,
prince royal de Prusse, sous la direction technique
du général-major
prince Kraft de Hohenlohe, pour l'artillerie, et
du lieutenantgénéral von Kameke, pour le génie.
Journée du 19 janvier :
Bataille de Buzenval
(Montretout-Mont-Valérien) :
Dernière affaire engagée sous Paris
afin de donner satisfaction à la population
qui réclame
une « sortie torrentielle ».
D'une part, 90000 Français,
dont 42000 gardes nationaux parisiens, commandés
par Trochu en personne,
et répartis entre les trois grosses colonnes
Ducrot, Bellemarre
et Vinoy.
D'autre part, 25000 Allemands engagés,
prince royal de Prusse : Ve corps, division de landwehr de
la garde, fractions des IIe bavarois et IVe corps prussien.
Nos trois colonnes n'attaquent pas simultanément : celle de
gauche, Vinoy, remporte au début quelques succès à Montretout ;
les deux autres échouent dans les parcs de Buzenval et
de la Malmaison.
Notre artillerie n'ayant pu suivre
dans les terres détrempées, nous nous brisons contre les
positions retranchées de la ligne de résistance allemande.
Les gardes nationaux lâchent pied de toutes parts.
Le général Trochu ordonne la retraite ;
celle-ci s'effectue durant la nuit dans le plus grand
désordre. Heureusement les Allemands ne poursuivent pas.
(Romagny)
Bataille de Montretout :
La veille, dans le conseil, le général Vinoy
a fait observer que la direction
donnée à la droite lui semble défectueuse en ce sens que cette droite,
pour se porter en ligne et opérer le mouvement prescrit,
aura à descendre et à remonter deux fois sous le feu de l'ennemi;
qu'il vaudrait mieux, d'après lui, rassembler les troupes sous
le Mont-Valèrien, à côté des troupes du centre, et faire attaquer
de flanc les ouvrages du ravin de Saint-Cucufa contre le Long-boyau,
et le haras Lupin.
Ces observations fort sages ne sont pas
admises.
La nuit du 18 au 19 étant obscure et pluvieuse, le moment de l'attaque
est retardé d'une heure.
Vers sept heures, l'action commence à la gauche et au centre.
Apres une lutte des plus vives, la redoute de Montretout,
les villas de Béarn, Armengaud, Pozzo di Borgo, Zimmermann sont enlevées
par les troupes des généraux Vinoy
et de Bellemare, vers dix heures.
Quelques détachements pénètrent même jusqu'à l'église de Saint-Cloud
et dans le village de Garches, d'où elles fusillent sur le
parc; mais les colonnes de droite, général Ducrot,
pour une raison
ou pour une autre, retardées dans leur mouvement, entrent en ligne
beaucoup après les colonnes du centre et de la gauche.
L'ennemi tient ferme à Buzenval,
à Longboyau et à la Bergerie.
Ordre est envoyé à une heure et demie, par le gouverneur établi
au Mont-Valérien, au
général Vinoy de prêter assistance au général
de Bellemare en appuyant a droite, afin que ce dernier puisse
appuyer également à droile et soutenir Ducrot.
Ordre est également donné de garnir d'artillerie la redoute de Montretout;
mais Vinoy,
malgré tous ses efforts, ne peut exécuter cet ordre,
parce que l'ennemi a concentré tout son feu sur Montretout;
que l'artillerie engagée sur la route
du Mont-Valérien, encombrée
par les troupes du général de Bellemare, défile pour se rendre à
la Fouilleuse ;
parce que le gouverneur n'ayant pas voulu qu'on emmène des pièces de 4,
celles de 7 et de 12, trop lourdes,
s'enfoncent dans le terrain détrempé par le dégel.
L'ennemi, surpris par l'attaque du matin
(à gauche et au centre, mais non à droite),
a été
ment, son artillerie entre en ligne, garnit les embrasures de ses batteries
et fait un feu violent de ses 63 pièces de 2° (igné de défense et de ses
33 du parc de Saint-Cloud, de ses 20 de l'hospice Brézin et de ses 10 du Haras,
total 120 bouches à feu.
Le général Vinoy se porte à
Montretout et donne l'ordre d'y placer 4 pièces
de 12 en batterie, mais on n'y peut réussir.
L'artillerie est alors établie
en avant de la Briqueterie de la Croix-du-Roi, où un encombrement énorme
de voitures d'ambulance se produit bientôt et gêne le combat- Vers déni
heures, les lâches bataillons de Belleville, qui ont si souvent et avec
tant de bruit réclamé d'être menés au combat, trouvant l'affaire longue
et meurtrière, décampent, quittent leurs postes, prennent d'assaut..
.... les omnibus amenés pour enlever les blessés, et se font reconduire
ainsi dans Paris, tandis que les bataillons des autres quartiers montrent
une attitude solide.
A trois heures et demie du soir, l'ennemi
(Du Casse)
Journée du 21 janvier :
Commencement du bombardement de Saint-Denis, et des fronts nord de Paris par la IVe armée allemande, prince royal de Saxe.
Journée du 22 janvier :
Nouvelle émeute dans Paris, conséquence
et de la défaite de Buzenval
et de la perspective d'une capitulation.
Suppression du titre et des fonctions de gouverneur
de Paris.
Trochu
reste le chef du gouvernement, mais le
général Vinoy est
nommé commandant en chef de toutes les
forces militaires.
Journée du 26 janvier :
Suspension d'armes applicable à Paris seulement, en attendant le résultat des négociations engagées à Versailles, entre Bismarck et Jules Favre, en vue de la conclusion d'un armistice général.
Journée du 28 janvier :
Signature d'un armistice général de vingt et un
jours, et capitulation de Paris.
Conditions : Reddition de la capitale, de ses forts et du
matériel de guerre ;
l'armée de Parisprisonnière
de guerre, moins
la garde nationale et une division de l'armée active;
payement d'une
contribution municipale de 200 millions.
Restrictions : l'armistice n'est
valable pour les départements qu'à dater du 31 ; il n'est pas applicable
à la région de l'Est.
Jules Favre omet de mentionner ces deux restrictions
dans la communication télégraphique qu'il fait à la Délégation de Bordeaux.
Journée du 29 janvier :
Les Allemands prennent possession des forts et du matériel
de guerre.
L'armée prisonnière reste consignée dans Paris, où il
est convenu que les Allemands n'entreront pas
pendant la durée de l'armistice.
Journée du 1 mars :
1er au 3 : Occupation partielle
de Paris par 30000 Allemands
qui ont été passés en revue le matin, même par l'empereur
Guillaume, à Longchamps.
« L'entrée dans la capitale de l'ennemi
s'effectua drapeaux déployés, au bruit des musiques militaires
jouant la marche déjà exécutée en semblable occasion en 1814.»
(Relation de l'état-major allemand.)
Journée du 18 mars :
Proclamation de la Commune à Paris.
Le gouvernement quitte la capitale et va s'établir à Versailles.
L'Assemblée, mal placée à Bordeaux se déplace à Versailles.