MARSEILLE
Bouches-du-Rhône
Les 6e et 7e compagnies des mobiles des Bouches-du-Rhône (capitaine
Brignardelli)
appartenaient à la 3e brigade des Lignes du Perche.
Ces troupes ont ensuite participé à la campagne de l'armée de la Loire
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AUX ENFANTS |
CE MONUMENT
A ÉTÉ ÉLEVÉ PAR SOUSCRIPTION PUBLIQUE DANS LE DÉPARTEMENT SUR L'INITIATIVE DES SURVIVANTS DU 4e BATAILLON DE LA GARDE MOBILE DES BOUCHES DU RHÔNE PAR LES SOINS D'UN COMITÉ COMPOSÉ D'ANCIENS COMBATTANTS DE L'ARMÉE ACTIVE DE LA GARDE MOBILE ET DES CORPS FRANCS AINSI CONSTITUÉ PRÉSIDENT THEOPHILE FAUCON LIEUTENANT DE MOBILES BLESSÉ A AZAY PRES VENDÔME VICE-PRÉSIDENT L. RIPERT TRÉSORIER D. FERRAND SECRÉTAIRES G. PAUL F. PEYS MEMBRES E. ARNAUD E. BONNEVILLE A. BOUFFIER L. BRUN J. CHAIN J. COUELLE L. COULOMB R. DONZELLA V. DAVIN F. FABRE L. GAFFAREL L. JONQUET E. MAUREL H. PAYAN A. ROBERT E. TALLON E. TALLON A. VACHENCQ |
Devant l'impossibilité de graver sur ce monument les noms de METZ les 3-31 AOUT, 1 SEPT 1870 |
Extrait du discours prononcé par le Général Thiery lors de
l'inauguration du monument des Mobiles
à Marseille le 26 mars 1894, sur le 4ème bataillon des Mobiles des Bouches du
Rhône.
……. J'ai plus particulièrement à vous entretenir du 4ème bataillon
des Mobiles des Bouches du Rhône, qui a fait partie de l'armée de la Loire.
…
…le 4ème bataillon formé à Marseille à l'effectif de 1200 volontaires est parti
de cette ville le 12 octobre 1870 ; il a été dirigé sur Tours, où il est arrivé
le 14.
….le 22 novembre, il fut envoyé au camp de Conlie, et de là, il prit part à
plusieurs marches sous les ordres de différents généraux se dirigeant vers Orléans.
Après la prise de cette ville par l'ennemi, le 4ème bataillon suit le mouvement
de retraite des troupes sur la rive droite de la Loire, et arrive à Blois.
Là, il est à la disposition de Général Barry, qui réorganise les diverses fractions
des troupes battues à Orléans les 2, 3 et 4 décembre, et avec lesquelles il
défend la ville de Blois et ses approches.
Enfin, du 12 décembre jusqu'au 12 janvier suivant, le 4ème bataillon est placé
sous mes ordres et fait partie de la brigade que je commandais. …..il est grandement
temps d'arriver au combat d'Azay.
Après avoir assisté à divers engagements, c'est le 6 janvier 1871 que le 4ème
bataillon a reçu son véritable baptême du feu. Ma brigade, les 2ème et 3ème
division, avait reçu la mission de barrer aux Prussiens venant de Vendôme, la
route de Saint Calais.
Sans faire l'énumération des corps placés sous mon commandement, j'avais à mettre
en ligne 3000 hommes et 3 pièces d'artillerie dont les caissons étaient à demi
épuisés ; pas de cavalerie, avec un front de 8 à 9 kilomètres à observer et
à défendre. 2000 hommes furent affectés à la défense d'Azay, et nous avons eu
à lutter contre un assaillant fort de 10 à 12000 hommes, éclairés par une cavalerie
entreprenante, appuyés par 12 pièces d'artillerie de gros calibre, et commandé
par le prince Frédéric-Charles en personne. Pour l'intelligence de ce qui va
suivre, il est nécessaire de dire qu'un ruisseau, le Boulou, coule au fond d'une
étroite vallée à pentes douces qui couvrait le front de la défense. La route
de Vendôme descend du plateau de la rive gauche, pour remonter sur le plateau
de la rive droite, et à peu près sur le centre de la position défendue. Comme
points d'appui de la ligne : sur la droite, la ferme de la Galette, sur la gauche
le village d'Azay. Il est indispensable pour pénétrer au cœur de l'action, de
dire que 300 disciplinaires, dont la conduite fut héroïque, occupaient la ferme
de la Galette et que la défense du village d'Azay, était confiée à 2 compagnies
du 4ème bataillon de Marseille. Les autres compagnies de ce même bataillon,
couronnaient la crête du plateau de la rive droite, et en occupaient en partie
les pentes du coté de l'ennemi……..
Ici permettez-moi un souvenir ; sur ce terrain battu par les obus et les balles,
un brave sous-officier du 4ème bataillon, commandait à sa section plusieurs
feux de salve , qui bien ajustés, produisaient des ravages visibles dans les
rangs de l'ennemi. Mais le soir de la bataille, blessé mortellement, il se déclarait
content de son sort, après les félicitations qu'il avait reçues publiquement.
Honneur donc à ce modeste héros. Nous voici au village d'Azay, occupé par 2
compagnies du 4ème bataillon. Dans la défense du poste qui leur avait été assigné,
elles furent à la hauteur et résistèrent à plusieurs attaques par des forces
bien supérieures. Elles se défendirent pied à pied, de maison en maison, et
parfois à la baïonnette. Forcées d'évacuer le village, les débris de ces compagnies
prirent position plus en arrière. Le nombre des morts, blessés ou prisonniers
dans ces deux compagnies, attestent la ténacité de la résistance. Le combat
engagé sur toute la ligne à dix heures et demie du matin, n'a pris fin qu'à
la nuit venue. Après des alternatives de revers, les deux adversaires ont conservé
leur position respective, toutefois, la ferme de la Galette et le village d'Azay,
restant au pouvoir de l'ennemi. Mais je peux affirmer que chacun a fait bravement
son devoir. Les rapports du 4ème bataillon accusent 120 Mobiles tués, blessés
ou disparus ; de plus, 4 officiers tués et 4 officiers blessés…. Du coté de
l'ennemi, des pertes qui furent durement ressenties en Allemagne même : 2 généraux
et un colonel tués, un quarantaine d'officiers blessés et environ 1000 à 1200
hommes mis hors de combat. Tels sont les résultats approximatifs matériels de
ce combat du 6 janvier 1871.